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« Rebooster le coeur d’une ville médiane repose aussi sur des choix locaux »

par Jarod Charbit
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Jean-François Debat, maire PS de Bourg-en-Bresse et président délégué de Villes de France, association qui rassemble les villes et agglomérations de taille intermédiaire, revient sur le succès des villes moyennes.

Propos recueillis par Joris Garmand

Décelez-vous une volonté de renforcer l’attractivité des villes moyennes auprès de vos adhérents ?

La question n’est pas de savoir si les agglomérations urbaines non métropolitaines, comme je les appelle, souhaitent accueillir plus de monde et d’entreprises, c’est plutôt de comprendre pourquoi, depuis un certain nombre d’années, cette volonté s’est matérialisée dans les faits. Ces bassins, souvent articulés autour d’une ville-centre entourée d’un territoire périurbain et rural, regroupent un Français sur deux. Nos villes médianes sont, selon toutes les enquêtes d’opinion, des territoires dans lesquels un grand nombre de nos concitoyens souhaiteraient vivre : vous y trouvez la quasi-totalité de tous les services publics et privés d’une métropole, mais plus proches et plus rapidement accessibles.

Quels sont les critères recherchés par ces potentiels nouveaux arrivants pour les convaincre de franchir le pas ?

Le Covid et l’essor du télétravail ont évidemment renforcé cet attrait pour un mode de vie hybride mêlant avantages de la ville et une proximité avec les espaces ruraux aux coûts fonciers moins importants. On constate que, depuis 2020, la tendance s’accentue. Le phénomène le plus visible concerne les agglomérations situées à environ une heure de trajet de grandes métropoles. Les principales préoccupations de ces nouveaux résidents – lesquels continuent le plus souvent à exercer une activité professionnelle dans une grande ville – se portent sur les infrastructures publiques. Viennent en premier lieu la qualité de la desserte en transports collectifs, la qualité de l’offre médicale et la présence de pôles universitaires. La plupart de nos villes ne sont pas des villes dites étudiantes, mais certaines sont malgré tout des pôles universitaires – nous comptons par exemple 4 000 étudiants à Bourg-en- Bresse. C’est un atout, car c’est un élément qui permet à des familles avec enfants de se projeter.

Quelle part attribuez-vous au dispositif Action coeur de ville dans ce renouveau des villes moyennes ?

Le programme a effectivement remis l’accent sur l’importance du centre-ville pour toute une agglomération : c’est là que se joue une partie de l’image de l’ensemble du bassin, c’est une vitrine. Son attractivité et commerces sont essentiels. Néanmoins, Action coeur de ville ne fait pas tout : rebooster le coeur d’une ville médiane repose aussi sur des choix locaux : il convient aux élus de mettre en cohérence les politiques de stationnement et d’aménagement urbain et de revitaliser le logement de centre-ville – souvent ancien. Et surtout, il s’agit de limiter l’étalement urbain – commercial ou non – en périphérie, chose que j’ai entreprise il y a 14 ans dans ma ville : nous avons même déclassé des secteurs qui avaient vocation à s’urbaniser et qui auraient pu accueillir des grandes surfaces, pour les reclasser en catégorie agricole ou naturelle.

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