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Métropoles et Régions, le nez dans la Tech

par Sébastien Fournier
Temps de lecture : 3 minutes

VivaTech accueille à Paris, sur une surface de plus de 50 000 mètres carrés, plus de 160 000 visiteurs et 11 000 représentants de startups. Le salon, loin d’attirer uniquement geeks et investisseurs, est également un rendez-vous incontournable pour les délégations de régions et de métropoles en mesure d’incarner leur « smart city » ou « smart région ».

Par Martin Batko

L’innovation au service de l’environnement, de la biodiversité, la gestion de l’eau ou encore la mobilité : voici peu ou prou la philosophie globale qui accompagne désormais la plupart des salons dédiés aux nouvelles technologiques comme VivaTech, l’un des plus en vue. Ce rendez-vous annuel est l’occasion de prendre la mesure des grandes orientations de l’innovation. Le patron de Tesla et de X, Elon Musk, était de passage lors de l’édition 2023, tout comme le président de la République, Emmanuel Macron, qui a officialisé le lancement d’un programme de soutien à l’intelligence artificielle (IA) à hauteur de 500 millions d’euros.

L’objectif est d’atteindre le nombre de 30 licornes françaises d’ici 2030. Il faut dire que, à l’heure d’un déploiement massif de l’IA dans l’économie et au sein de notre société, le sujet figure parmi les plus investis dans les technologies. Le prochain salon de VivaTech verra un nombre important de présentations de startups qui font de l’IA leur apanage, autour de cas d’usages pour la mobilité, la santé ou encore l’écologie.

Le caractère « prédictif » pousse entre autres les collectivités à composer avec l’IA en particulier et la data en général.

Mistral AI, qui souhaite concurrencer ChatGPT, a bénéficié de l’engouement de l’IA générative pour porter le nombre de licornes françaises à 27. En la matière, VivaTech semble justement être le bon endroit pour observer les usages de demain et jauger leur capacité à évoluer dans l’espace public et au sein des services publics : caméras intelligentes, algorithmes prédictifs pour prévenir le gaspillage dans les cantines ou pour anticiper les aménagements de la ville en fonction des trajectoires climatiques… C’est notamment ce caractère « prédictif » qui pousse entre autres les collectivités à composer avec l’IA en particulier et la data en général, confortée en tant qu’outil d’aide à la décision.

Renouer avec l’attractivité économique à l’ère de l’IA

Disposées à être les acteurs du développement et du soutien à l’économie, villes et régions s’affichent dans les grands raouts de l’innovation. Chaque année, VivaTech le démontre, avec un parterre de délégations de collectivités, régions au premier plan, de plus en plus avides d’espaces et de stands dédiés. Le but ? Mettre à l’honneur et faire fructifier les startups du territoire, figurer par ailleurs comme « the place to be » dans le soutien au développement économique pour attirer de nouvelles pousses.

La région Pays de la Loire souhaite ainsi « accueillir les plus belles innovations du territoire sur son pavillon pour promouvoir ensemble les savoir-faire régionaux », tandis que La Réunion s’érige comme « destination incontournable pour les startups et les investisseurs en quête de nouvelles opportunités, un terrain d’expérimentation idéal pour l’implantation d’entreprises ». Des messages qui pourraient être portés par d’autres régions et même des métropoles, plutôt positionnées en tant qu’observatrices dans les nouvelles innovations et en particulier dans le champ de l’IA.

Le secteur, promis à un grand avenir économique, amène les agences d’attractivité et de développement écono- mique, véritables bras droits des collectivités, à prospecter pour se positionner sur l’incubation et l’attractivité d’entreprises de l’IA. C’est également le cas des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) métropolitaines, qui lorgnent sur des stands pour pouvoir abriter startups et entreprises, lesquelles prêtent à VivaTech de grandes promesses pour leur développement.

Le soutien à l’innovation : une diplomatie économique

Les collectivités ont semble-t-il, à l’heure du déploiement massif de l’IA  de l’exposition aux risques numériques et aux enjeux de maîtrise de l’espace public, l’envie de donner un élan démocratique et politique aux nouvelles innovations. Si les villes et régions s’affichent bras dessus bras dessous avec les entreprises, c’est pour nourrir un récit politique en matière de nouvelles technologies, ponctué de marqueurs comme la durabilité, la souveraineté ou encore l’éthique, de grands concepts qui doivent désormais trouver un atterrissage local et une capacité à mieux infléchir, à l’avenir, les projets d’IA. La vitrine est économique, mais elle est aussi politique.

Que l’on évoque la « ville intelligente » et plus récemment le « territoire intelligent », la smart city reste un marqueur commun à l’international des villes et régions soucieuses d’être identifiées comme maillon économique à part entière. Présents au dernier CES Las Vegas, les présidents des régions PACA et Île-de-France notamment, Renaud Muselier et Valérie Pécresse, ont revêtu leur casquette de VRP pour signifier combien le terreau local était fertile aux startups et entreprises qui souhaiteraient s’y implanter.

Le boom des jumeaux numériques

Plateforme 4D, les jumeaux numériques sont, ni plus ni moins, la représentation numérique d’un bâtiment, d’un quartier ou plus largement d’une ville sous toute ses coutures. Plébiscités par des programmes européens pour valoriser la portée environnementale du numérique, ces plateformes numériques offrent des perspectives notoires aux décideurs locaux pour mieux sélectionner les matériaux de rénovation d’un bâtiment, pour aménager avec le moins de répercussions possibles une piste cyclable ou pour mettre en œuvre leur politique de désartificialisation.

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