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Plurial novilia promeut l’autoconsommation électrique collective

par Johan Bataille-Finet
Temps de lecture : 3 minutes

Le bailleur social Plurial Novilia s’engage dans des projets d’autoconsommation énergétique des bâtiments. Une première expérimentation a été lancée à Reims, en décembre dernier. Objectif : diminuer de 20 % les factures des résidents… en attendant que les bâtiments soient rénovés.

Par Yoanna Sallese

La rénovation énergétique des bâtiments est un chantier d’ampleur, long et coûteux. Dans l’habitat, les ménages doivent attendre un certain temps avant d’en voir les bénéfices, à commencer par des économies de chauffage. Le bailleur social rémois Plurial Novilia (filiale du groupe Action Logement), qui effectue des rénovations de logements au rythme de 800 par an, a trouvé un moyen de réduire la facture énergétique des habitants en attendant de lancer de lourds travaux. Depuis une dizaine d’années, les factures de certains locataires de son parc ont augmenté de 50 %, notamment dans des immeubles énergivores construits entre les années 1970 et 1990. Dans ces « passoires thermiques », elles peuvent atteindre 2 000 euros par an. Pour les réduire, « nous avons réfléchi à un système d’autoconsommation énergétique collective, via la pose de panneaux photovoltaïques », explique Joachim Roland, responsable du pôle support et accès chez Plurial Novilia. Après plusieurs études de faisabilité, le bailleur a équipé un immeuble énergivore des années 1990 (type E), situé à Reims, comptant 17 logements équipés d’appareils de chauffage électriques. L’expérimentation, prévue pour durer trois ans, a démarré en décembre dernier. Grâce aux panneaux solaires d’une puissance maximale de 19 kilowatt-heures, posés en toiture-terrasse, le bailleur compte sur une réduction de 20 % des factures énergétiques annuelles des locataires.

Une autoconsommation estimée à 91 %

Le niveau d’autoconsommation pourrait atteindre 91 %, espère le bailleur. Pour le savoir, c’est le fournisseur d’électricité – en l’occurrence Enedis – qui évaluera la part d’énergie fournie par les panneaux solaires pour chaque logement. Côté tarifs, les locataires ne paieront que l’accès au réseau d’Enedis, soit 9 centimes par kilowatt-heure, au lieu des 15 centimes pour la fourniture d’électricité incluse. « À ce stade, il est encore trop tôt pour connaître les économies qui seront réalisées, souligne le bailleur. Il faudra attendre une année pour savoir si nous avons tenu notre objectif. » Ce type d’aménagement coûte entre 30 000 et 50 000 euros TTC, soit environ 2 000 euros par logement… contre 20 000 euros pour une rénovation énergétique totale. « Si l’opération fonctionne, nous réfléchirons à une participation symbolique des locataires », indique Joachim Roland, par exemple en augmentant légèrement les loyers de ceux qui profitent de l’autoconsommation, pour payer une partie des coûts de l’opération et de son fonctionnement. Cette expérimentation a bénéficié d’un soutien de 260 000 euros de la région Grand Est via le programme Climaxion. Une aide précieuse pour le bailleur, qui développe d’autres projets dans le territoire du Grand Reims.

Mutualiser la production entre maisons individuelles

« Le concept d’autoconsommation collective va être déployé sur nos programmes “1, 2, 3 Soleil” et “NoviliaSun”, ce qui nous a valu d’être lauréat 2020 d’Alinov, le fonds d’innovation du groupe Action Logement », poursuit Joachim Roland. À Bétheny, NoviliaSun prévoit l’autoconsommation collective de 14 logements, situés dans le quartier en cours d’aménagement « Les promenades de Damoiselle ». « Nous souhaitons proposer aux locataires un forfait qui prend en compte le loyer, le chauffage et l’électricité à la fois, pour simplifier leurs démarches. »

Avec le projet 1, 2, 3 Soleil, Plurial Novilia compte équiper 123 maisons individuelles existantes, réparties sur tout le territoire du Grand Reims, en panneaux photovoltaïques, pouvant couvrir en- viron 20 % des besoins électriques des foyers. La solution, facile d’installation, est prévue pour être standardisée. « Pour ces maisons, pas besoin de se raccorder à un fournisseur. Elles produiront elles-mêmes leur électricité, précise le bailleur. En cas de sur-plus de production, des capteurs permettront la mutualisation de l’énergie entre les maisons, via une armoire de pilotage. » Cette dernière sera équipée de batteries recyclées de voitures électriques françaises, qui pourront stocker l’énergie. « C’est aussi une façon de faire de l’économie circulaire », conclut Joachim Roland.

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