Accueil Ambitions Métropole européenne de Lille « Créer 40 000 emplois nets dans les dix prochaines années »

Métropole européenne de Lille « Créer 40 000 emplois nets dans les dix prochaines années »

par Sébastien Fournier
Temps de lecture : 3 minutes

Pour accélérer l’articulation entre la recherche, l’innovation et le monde des entreprises, la Métropole européenne de Lille (MEL) profite de locomotives d’excellence qui tirent les cinq filières du territoire métropolitain. Matthieu Corbillon, vice-président chargé de l’aménagement économique, décrypte les enjeux de l’innovation et de la création d’emplois à l’horizon 2035.

Propos recueillis par Louis Guarino

Comment définissez-vous l’ADN de la MEL en matière d’innovation et d’essaimage économique ?

La MEL est structurée autour de cinq grandes filières et cinq sites d’excellence. Le numérique avec Euratechnologies (300 entreprises dont l’éditeur de logiciels Nijta, Reyouzz pour l’économie circulaire) ; les industries culturelles et créatives avec la Plaine Images (Ausha, la plateforme d’hébergement de podcasts, Octavio le système audio-wifi) ; la santé avec Eurasanté (application web et smartphone développée par AVC) ; l’alimentation avec Euralimentaire ; les matériaux et textiles innovants avec EuraMaterials (Réutec pour le textile, la logistique circulaire et l’e-commerce). Ces cinq sites d’excellence reposent sur trois grands piliers : la formation, un incubateur pour stimuler l’innovation et attirer des start-up et enfin l’implantation des entreprises. Les cinq sites d’excellence sont géographiquement bien répartis et disposent d’un bâtiment totem qui est l’emblème de la MEL.

Quelle est la tendance en matière de capacité d’immobilier d’entreprises et d’attractivité des sièges sociaux ?

Parmi les très grandes métropoles de plus d’un million d’habitants, le baromètre 2023 d’Arthur Loyd montre que Lille est sur la première marche du podium en matière d’accueil des entreprises et de l’immobilier professionnel ; et en troisième position parmi celles qui sont les plus attractives. L’étude du cabinet en immobilier d’entreprises est plutôt flatteuse. La MEL compte le plus grand nombre de sièges sociaux (70 pour le secteur de la distribution).

« Notre portefeuille grands-comptes et comptes clés fédère aujourd’hui 120 entreprises (grandes entreprises, PME, TPE). »

Notre portefeuille grands-comptes et comptes clés fédère aujourd’hui 120 entreprises (grandes entreprises, PME, TPE). S’implanter sur la MEL est donc un gage de fidélisation, de confiance et de pérennité dans le temps. Pour les salariés, c’est une métropole où il fait bon vivre. Sans compter les universités et les établissements d’enseignement supérieur qui constituent un vivier pour les entreprises.

« On limite la casse dans la MEL. »

Les services de la MEL accompagnent d’ailleurs les entreprises pour faciliter les installations, les aider à recruter. Les sièges sociaux continuent à nous faire confiance sans décaler les projets d’investissements dans l’immobilier. Cela nous permet de bien tirer notre épingle du jeu dans un marché qui est en perte de vitesse sans véritable alerte. On limite la casse dans la MEL. Fait marquant, nous avons voté le 28 juin un nouveau plan local d’urbanisme (PLU). C’est un document stratégique dont l’objectif est de créer 40 000 emplois à l’horizon 2035. En réalité, le PLU vise à maintenir tous les emplois existants et à créer 40 000 emplois nets dans les dix prochaines années.

C’est un objectif ambitieux qui s’accompagne d’un développement du foncier de l’ordre de 950 hectares. Les deux tiers du foncier se retrouvent en renouvellement urbain, le tiers restant en extension urbaine pour répondre à la future loi zéro artificialisation nette (ZAN). La vraie prouesse c’est de consolider les emplois existants. L’autre pilier important, qui va de pair avec le PLU, c’est un volet mobilité conséquent avec plus de deux milliards d’euros sur dix ans pour développer de nouvelles lignes de tramways et de bus à haut niveau.

Les synergies des locomotives de la MEL se réduisent-elles à l’articulation entre la recherche, l’industrie et les services ?

L’enjeu de ces filières n’est pas seulement de rester sur un site géographique. C’est aussi d’essaimer sur l’ensemble du territoire constitué de 95 communes. Par exemple, pour Euratechnologie, nous avons le campus de Blanchemaille près de Roubaix qui est en train de voir le jour (ndlr : haut lieu du commerce de demain de 13 000 m2 grâce à sa proximité avec des grands acteurs et à sa R&D) et Agrotech à Willems, un centre dédié aux start-up spécialisées dans les solutions technologiques pour l’agriculture, incluant l’agriculture connectée, la précision agricole et la permaculture. Autre exemple, Euralimentaire travaille main dans la main avec Eurasanté pour mettre à profit sa compétence et porter l’incubateur d’Euralimentaire. Cela permet de faire le lien entre l’alimentation et la santé. L’objectif consiste à établir des passerelles entre les cinq filières d’excellence afin d’ouvrir le champ des possibles.

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Mobilité à Lille : des projets d’extension et un métro… de retard

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