Avec la Covid-19, l’entreprise UV GERMI a vu son carnet de commandes s’envoler. Cette PME française est devenue une spécialiste de la décontamination de l’air, de l’eau et des surfaces grâce à la technologie des ultraviolets. Son catalogue d’équipements s’est enrichi au fil de ses recherches et des crises sanitaires. Récit d’une success-story.
En 1979, André Bordas était loin d’imaginer ce qui allait arriver. Le petit entrepreneur corrézien, spécialisé dans la fabrication de matériels électriques pour l’industrie, est devenu aujourd’hui le patron d’une PME cotée en bourse, experte dans le domaine de la dépollution de l’air, de l’eau et des surfaces. Son entreprise, baptisée UV GERMI, installée près de Brive-la-Gaillarde, a connu l’an dernier des bonds impressionnants sur les marchés financiers. Et pour cause, elle a dû répondre dans l’urgence à une forte demande en lien avec la crise sanitaire. Son atout, ce sont des solutions autour de rayons ultra- violets (UV) qu’elle fabrique et conçoit entièrement en France. Cette technologie reproduit l’effet bactéricide de la lumière du soleil. Elle permet de briser l’ADN des micro-organismes (virus, bactéries, moisissures), des composés organiques volatils et même des particules fines. « C’est une alternative à la désinfection chimique », souligne le directeur général, Willy Fortunato.
Novateur dans la purification de l’eau
UV GERMI n’a pas attendu la Covid-19 pour développer ses produits. En 1990, l’entreprise répond à un appel d’offres lancé par la Chambre d’agriculture de la Corrèze. Elle développe alors des équipements UV destinés à la dépollution des eaux de culture sous serre. Un dispositif qui a été breveté en 2000. Puis, avec l’apparition du virus H1N1, en 2009, l’entreprise s’est attaquée à la question du traitement de l’air. Elle a conçu une machine mobile sur roulettes qui associe la photocatalyse à la désinfection UV. « Nous souhaitions répondre à des besoins opérationnels des industriels mais aussi à des objectifs plus généraux de sécurité sanitaire », indique le directeur général. À l’époque, l’Ademe avait conclu que « l’appareil d’UV GERMI était le plus performant ». Il était arrivé en tête de classement, face à 20 autres appareils de techniques différentes. Sa techno- logie a par ailleurs été choisie, en 2017, par Liebherr Aerospace pour la purification de l’air dans les avions.
La crise liée à la Covid-19 a accéléré les choses. La PME, qui compte aujourd’hui 49 salariés, a dû fabriquer dans l’urgence des équipements dédiés aux portiques mesurant la radioactivité à l’entrée et sortie de toutes les centrales nucléaires en France. Willy Fortunato explique : « Pour décontaminer les surfaces de ces portiques, EDF utilisait des produits chimiques qui les ont endommagées. » La solution UV GERMI est alors arrivée à point nommé. Depuis, l’entreprise l’a développée commercialement avec une baladeuse tenue en main, pour désinfecter des surfaces à l’intérieur d’un taxi par exemple, d’un bloc opératoire ou, moins critique, un photocopieur partagé par plusieurs utilisateurs.
Un développement à l’international
UV GERMI est aussi leader français dans la déchloramination, une solution de traitement de l’eau par ultraviolets basse pression, qui est appliquée à plus de 1 200 bassins de piscines publiques. L’entreprise exporte aujourd’hui son savoir-faire en Afrique et au Moyen- Orient. Elle se positionne comme « un industriel français, au service du mon- de de demain pour l’air et les surfaces ».
Selon Willy Fortunato, la technologie utilisée est en phase avec les défis actuels : l’urbanisation, l’environnement, le réchauffement climatique mais aussi le vieillissement des populations… « Nos produits sont des solutions d’avenir, ils cochent toutes les cases », conclut-il.