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Les entreprises françaises cherchent l’exemplarité

par Johan Bataille-Finet
Temps de lecture : 2 minutes

De plus en plus d’entreprises s’engagent dans une démarche de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Un concept qui vise à mieux prendre en compte l’humain et son environnement dans les organisations. Une bonne chose pour la planète. Et un atout pour notre pays.

Bonne nouvelle ! Aujourd’hui, les entreprises cherchent à réduire leur empreinte environnementale et mieux prendre en compte les enjeux sociaux. Être exemplaires, en somme. Cette démarche, c’est la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Un concept né dans les années 1960 qui offre une nouvelle grille de lecture aux entreprises pour leur permettre de répondre aux défi s auxquels elles sont confrontées (climat, approvisionnement, demande de transparence…) et aux attentes de leurs parties prenantes comme leurs clients, leurs fournisseurs, leurs actionnaires et même leurs collaborateurs.

Bien que ce soit difficile à évaluer, Cécile Payan, déléguée générale de la fondation Oïkos, qui accompagne les sociétés impliquées dans des transformations organisationnelles, est formelle : « Les choses sont en train de bouger. » Selon une étude que la fondation a réalisée dans 10 métropoles, près de 10 % des entreprises ont créé un poste RSE*.

Ce résultat paraît peu élevé mais il témoigne d’une tendance managériale nouvelle en faveur du développement durable. « Il y a un an, peu d’entreprises créaient un poste pour s’occuper de ces questions », affirme-t-elle. D’ailleurs, le mouvement pourrait être plus étendu que le laissent présumer ces chiffres car « beaucoup d’entreprises font de la RSE sans avoir une personne dédiée », poursuit la déléguée générale. Dans son baromètre, EcoVadis, un organisme de notation de la durabilité des entreprises, donne des chiffres plus éloquents. En 2019, 70 % des PME/ETI et 75 % des grandes entreprises en France disposaient d’un système de gestion de la RSE allant de « adapté » à « exemplaire ». Ces résultats sont en progression de 7 % depuis 2012.

Prise de conscience

Cette montée en puissance se fait en partie grâce à la loi Pacte de 2019. Elle ancre dans le marbre législatif l’intérêt social. Bien que le texte ne soit pas contraignant, « il a permis d’opérer une véritable prise de conscience », précise Cécile Payan. Aujourd’hui, les choses semblent encore s’accélérer avec la crise de la Covid-19, comme l’explique André Sobczak, vice-président en charge de la RSE à la métropole de Nantes et fondateur d’une chaire dédiée à cette question à l’école de commerce Audencia : « Avec les confinements, les entreprises réalisent qu’il est préférable d’avoir des fournisseurs locaux plutôt qu’à l’autre bout du monde. »

Par ailleurs, « les salariés recherchent du sens, ce qui fait réfléchir les dirigeants, plus enclins au dialogue social », avance-t-il. Résultat, de nombreuses entreprises sautent dans le grand bain, selon les mots de Cécile Payan. D’autres, en revanche, hésitent encore, considérant que la RSE est une contrainte, parce qu’elle n’est pas sans effet sur le plan financier ou qu’elle ne fait pas partie de leurs priorités. Une étude Ifop réalisée en 2019 relève que 38 % des dirigeants considèrent l’intérêt social de l’entreprise comme une opération marketing. « Il ne faut pas penser à court terme, prévient André Sobczak, les entreprises qui étaient engagées avant la crise sont aujourd’hui les plus résilientes. » De quoi convaincre les dirigeants récalcitrants et surtout les inciter à réfléchir malgré le contexte de forte instabilité et d’incertitude sur l’avenir.

* Étude réalisée sur le réseau LinkedIn auprès des entreprises de plus de 200 salariés, situées à Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Paris, Rennes, Strasbourg et Toulouse.

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