Alors que l’épidémie flambe de nouveau, les maires de grandes villes et présidents de métropoles ne perdent pas espoir d’une sortie de crise en 2021. C’est ce qui ressort d’une enquête exclusive réalisée par Objectif Métropoles de France, avec le concours de France urbaine*.
Par Sébastien Fournier
86 % des maires de grandes villes et présidents de métropoles sont globalement optimistes sur une sortie de crise en 2021. Ils sont même 52,4 % à l’être pleinement. C’est le principal enseignement de notre enquête, réalisée avec le concours de l’association France urbaine. Si cet optimisme a de quoi remonter le moral des Français, il détonne au regard de la dégradation du contexte sanitaire peu propice à l’espérance. Les élus seraient-ils en dehors des réalités ? Il y a un peu de méthode Coué, avoue Olivier Landel, délégué général de France urbaine, (lire l’entretien). Il explique que les élus sont parfaitement conscients de la situation mais veulent y croire.

L’ÉTAT D’ESPRIT DES MAIRES ET PRÉSIDENTS EN FAVEUR D’UNE SORTIE DE CRISE EN 2021
Pour autant, certains montrent leur inquiétude. C’est le cas de la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo. Dans la Capitale, le virus circule fortement. Le taux d’incidence est de plus de 500 cas pour 100 000 habitants. Pas étonnant que moral soit en berne, ici. Au fond, l’état d’esprit des élus est intimement lié à la situation sanitaire locale.
À regarder de près, si les élus sont pleins d’espoir, c’est surtout dans la lutte contre le virus (70 %) et, dans une moindre mesure, dans la reprise économique (57 %). À l’inverse, l’horizon s’assombrit franchement en ce qui concerne le dérèglement climatique (plus que 43 % d’optimistes) et la lutte contre les inégalités sociales (33 % seulement).
Parmi les domaines qui nécessitent une attention toute particulière cette année, la lutte contre la Covid-19 arrive naturellement en tête. En effet, 71 % des élus l’estiment prioritaire. Vient ensuite, pour 57 %, la lutte contre le chômage, à égalité avec le soutien à la jeunesse. L’éducation et la lutte contre les inégalités sociales arrivent également en tête pour 52 % des élus. Étonnamment, la croissance économique et le pouvoir d’achat des Français sont en fin de tableau (38 et 33 %), bien que ces sujets soient considérés comme importants.
Deuxième enseignement de cette enquête, les maires de grandes villes et présidents de métropoles sont divisés sur la question des moyens dont ils disposent pour lutter contre l’épidémie et ses effets sur l’économie et la cohésion sociale. 38 % considèrent avoir les ressources pour agir tandis que 38 % estiment l’inverse. À noter que 24 % d’entre eux ne se prononcent pas.
Enfin, l’enquête montre que les élus pensent majoritairement (62 %) que la crise modifie la façon de concevoir ou mettre en œuvre les politiques publiques. Et, dans leur ensemble, ils estiment ces changements durables. Selon eux, ce sont les domaines de l’action sociale (17 %) et des transports (12 %) qui sont les plus impactés.
* Enquête réalisée sur un échantillon de 21 collectivités, auprès des maires de grandes villes et présidents de métropoles, du 2 au 13 mars 2021.
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