Accueil Actualités L’immobilier, un « miraculé » de la crise

L’immobilier, un « miraculé » de la crise

par Sébastien Fournier
Temps de lecture : 2 minutes

Malgré la crise liée à l’épidémie de Covid-19, les prix dans le logement ancien ont continué de progresser en 2020 selon un premier bilan dressé par les agences immobilières. « Étonnamment, l’immobilier résiste envers et contre tout », résume Laurent Vimont, président de Century 21. Il évoque un marché « miraculé », ironisant au passage sur « l’effondrement des prix que certains avaient expliqué » suite aux deux confinements décidés dans le pays.

Les principaux réseaux français, Century 21, Orpi et Laforêt ont certes constaté en 2020 une baisse des ventes, mais celle-ci est relativement limitée (entre -6 % pour Laforêt et -12 % pour Century 21) au regard de l’arrêt contraint de l’activité des agences. Surtout, les prix, qui progressent depuis des années, ont continué de grimper avec une hausse au mètre carré comprise entre 2 % et 4 % selon les différents réseaux. L’explication n’a guère variée : d’un côté, les taux des crédits immobiliers restent extrêmement bas, malgré quelques restrictions, et stimulent la demande. De l’autre, le nombre de logements disponibles apparaît toujours limité par rapport à la demande, poussant donc les prix vers le haut.

Faut-il pour autant croire à un déplacement de cette demande, qui délaisserait les grandes villes au profit de petites villes, voire des campagnes ? Aucun réseau ne l’observe. « Les prédictions d’exode vers la province ou d’envie d’une résidence secondaire ne se sont pas traduites dans les faits », remarque Laforêt. « Certes, les intentions sont là, mais à ce jour, rien n’est encore flagrant ».

Les villes moyennes boostent le marché

Il y a bien quelques frémissements. Les trois réseaux ont tous observé que les maisons avaient suscité plus d’attrait que les appartements, témoignant a priori d’une envie d’espace et de verdure parmi les acheteurs. Et « les villes moyennes ont fait figure de locomotives pour le marché en 2020 », remarque Christine Fumagalli, présidente d’Orpi, notant de nouvelles marques d’intérêt pour des villes comme La Rochelle ou Limoges.

Mais cela n’annonce pas pour autant un déclin du marché dans les métropoles françaises. A l’exception d’une stabilisation à Bordeaux, Orpi fait état d’une hausse des prix dans toutes les grandes villes du pays. « Les métropoles restent attractives et la demande est toujours supérieure à l’offre », remarque le réseau.

Dans ces conditions, difficile d’imaginer pour l’instant un changement massif du marché cette année, que ce soit sur les prix globaux ou l’attrait des villes, même si se pose la question des effets à long terme d’une récession d’une ampleur historique. « Si les taux restent bas en 2021 et qu’on ne reste pas confinés trop longtemps, on devrait retrouver des conditions de marché identiques », estime Laurent Vimont.

Articles Liés