Alors que la classe politique est divisée sur la façon d’aider les jeunes en situation de grande précarité, la métropole de Lyon a voté un Revenu Solidarité Jeunes. Destiné aux 18-24 ans, ce dispositif permet d’aider ceux qui passent encore sous les radars.
Par Yoanna Sallese
« Il y a urgence ! » alerte Séverine Hémain, vice-présidente aux politiques d’insertion à la métropole de Lyon. Depuis un an, la crise sanitaire a aggravé les situations de précarité chez les jeunes. S’il y a consensus pour agir face à cette situation inquiétante, le type de réponse à apporter divise. Les députés socialistes ont récemment déposé une proposition de loi en faveur de la création d’un RSA (Revenu de Solidarité Active) pour les moins de 25 ans, une idée rejetée par le gouvernement. Ce dernier propose, de son côté, une Garantie Jeunes, qui permet un accompagnement vers l’emploi des 16-25 ans en grande difficulté par les missions locales.
Problème, certains jeunes passent sous les radars. « Aujourd’hui, ils sont de plus en plus nombreux à vivre dans la rue : ils ne vont pas à la mission locale et ne veulent pas de la Garantie Jeunes car ils n’ont pas les codes du monde du travail. Ils ont besoin d’une aide financière pour raccrocher avec l’emploi. », explique Séverine Hemain. Pour ne laisser personne sur le bas-côté, la métropole de Lyon a choisi de mettre en place une aide de 10 millions d’euros sur l’année 2021, le Revenu Solidarité Jeunes (RSJ). 2 000 jeunes seraient concernés.
Une mesure rapide et souple
« Cette aide financière individuelle de 400 euros par mois pourra être déclenchée rapidement, poursuit Séverine Hémain. Les bénéficiaires, âgés de 18 à 24 ans, pourront la toucher sur 24 mois maximum à partir du mois de juin. » De plus, pour recevoir le RSJ, aucune formation n’est requise ; il peut se cumuler avec les aides de la CAF (Caisse d’allocations familiales). « Cette aide, qui se veut souple, est aussi élargie aux jeunes qui ont un petit boulot, souligne la vice-présidente. Ce qui les empêche de profiter de la Garantie Jeunes car ils travaillent déjà quelques heures par semaine. Pour autant, ils ont besoin de compléter leurs ressources pour trouver un autre emploi. » En parallèle, la Métropole réfléchit à un accompagnement ponctuel au-delà de l’aspect financier : « C’est encore en pourparlers, indique Séverine Hémain. Nous envisageons de travailler avec des associations pour les aider à trouver un logement, à se soigner, voire même à financer l’accès aux transports en commun. » Une nouvelle mobilisation que la Métropole espère pouvoir mettre en place rapidement.
Mobilisation pour les étudiantsAfin de soutenir les étudiants, la métropole de Lyon débloque une enveloppe de 250 000 euros avec pour objectif de lutter contre la fracture numérique et éviter le décrochage universitaire. Ce fonds permet d’équiper les étudiants en clefs 4G et en ordinateurs portables. La métropole compte également créer 1 000 stages et 500 emplois saisonniers en 2021. Par ailleurs, un budget de 1,3 million d’euros a été voté, destiné aux impayés de loyers, dont ceux des étudiants. |
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