Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole Nice-Côte d’Azur, a accordé un long entretien à Objectif Métropoles de France. L’occasion de l’interroger sur les prochaines Municipales, mais aussi les projets pour sa ville sans oublier les grands sujets d’actualité.
Propos recueillis par Sébastien Fournier
Éric Ciotti ne se présentera finalement pas à Nice. La voie est donc libre pour vous. Qu’attendez- vous pour vous déclarer ?
Je suis dans le temps du maire. Viendra le temps où je dirai aux Niçois quelles sont mes intentions pour les 6 ans qui viennent. Il y a encore des chantiers d’embellissement en cours qui méritent mon attention. Ce moment n’est pas encore venu.
Alors que vous aviez fait plusieurs appels du pied au mouvement d’Emmanuel Macron, vous semblez aujourd’hui prendre vos distances avec ce dernier. Pour quelles raisons ?
Je suis compatible avec tout ce qui est bon pour la France. Oui, après avoir soutenu François Fillon en 2017, je me suis mobilisé pour l’élection d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, face au danger de l’extrême droite. Je serai toujours un homme libre qui refuse de se laisser enfermer dans une case. Je suis un homme de droite et d’ouverture, cette politique d’ouverture que nous avions mise en œuvre avec Nicolas Sarkozy. Quand je trouve que les décisions du président de la République sont bonnes, je les approuve. Surtout quand il se trouve qu’un certain nombre de réformes correspondent à nos propres engagements. J’appelle chacun à comprendre que les électeurs détestent que nous nous opposions uniquement par postures politiciennes.
Comme beaucoup de maires sortants, vous donnez aussi le sentiment de vous éloigner de votre parti pour tenter de rassembler aux Municipales. Est-ce la fin des partis traditionnels ?
L’affaire des Municipales n’a jamais été une affaire de partis. Avec la France Audacieuse, la droite des territoires, nous revendiquons la liberté de choisir les meilleurs pour nos villes au-delà de toutes étiquettes partisanes. Ça a toujours été le cas, que nous soyons issus des centristes, de l’UMP ou des Républicains. Servir une ville, ce n’est pas être dans la logique d’un groupe parlementaire. Toute ma vie politique, je me suis efforcé à rassembler le plus largement possible. Car le rassemblement conditionne la victoire. Au sein de ma majorité municipale, j’ai de nombreuses tendances politiques qui sont rassemblées (des LR, des UDI, des Centristes, des Modem, des Marcheurs, des acteurs de la société civile…). Tous sont engagés au service de l’intérêt général. Je continuerai, dans les années à venir à rassembler le plus largement possible. J’ai toujours été fidèle à ma famille politique et j’ai bien l’intention de le rester.
Le territoire de Nice a engagé un certain nombre de chantiers en matière de transition écologique. D’ailleurs, un premier tronçon végétalisé vient d’être inauguré dans la ville. D’autres suivront. Est-ce dorénavant une priorité ?
Nous n’avons pas attendu les bons scores des Verts aux Européennes pour nous engager en faveur de l’écologie. Dès décembre 2017, la Région présentait le plan climat « Une COP d’avance », cela se traduit en 2019 par 450 millions d’euros investis. Et pour la Métropole de Nice Côte d’Azur, c’est à la fois un soutien financier important et une cohérence d’action à l’échelle de nos territoires. Pour faire…