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Le RER métropolitain, un sujet pas si nouveau

par Jarod Charbit
Temps de lecture : 3 minutes

Le président de la République veut développer un transport ferroviaire du quotidien de type RER dans dix métropoles françaises pour répondre aux enjeux de la transition écologique. Une annonce qui étonne les élus locaux. Ils pressent l’État de les accompagner sur des projets déjà existants. Objectif Métropoles de France fait le point.

Par Samuel Dana

Dans une vidéo, intitulée « Je réponds à vos questions sur l’écologie », postée sur sa chaîne YouTube, Emmanuel Macron a répondu, le 27 novembre dernier, aux internautes au sujet des enjeux écologiques. Au détour d’une question sur le développement du transport ferroviaire comme alternative à l’usage de la voiture individuelle, le président de la République a envisagé le développement d’un service de type RER dans dix métropoles françaises. L’annonce a été saluée par la plupart des élus locaux qui n’ont toutefois pas caché leur étonnement. La raison ? Le sujet est loin d’être nouveau. Des projets sont à l’étude, dont certains depuis 4 ans, et pour lesquels les collectivités attendent un accompagnement financier de l’État. Objectif Métropoles de France fait le point sur les principaux projets.

Bordeaux

A ce jour, le RER métropolitain de Bordeaux est le projet le plus avancé. Depuis décembre 2018, la Région Nouvelle-Aquitaine et Bordeaux Métropole s’associent pour le développement d’un réseau express régional (RER) Métropolitain. Celui-ci est composé de trois lignes : Libourne — Arcachon​, Langon – Saint-Mariens/Saint-Yzan, et Bordeaux/Pessac — Pointe de Grave. A ce jour, seule la ligne reliant Libourne à Arcachon est en service. Le projet sera mis en place progressivement entre 2022 et 2030, date à laquelle toutes les lignes desserviront l’ensemble du territoire girondin sur le réseau TER existant. La fréquence des trains sera en outre augmentée et des abonnements regroupant l’utilisation de plusieurs moyens de transports en commun seront proposés. La gare de Bordeaux St-Jean deviendra le HUB ferroviaire du réseau.

Strasbourg

Un autre projet est sur de bons rails, le réseau express métropolitain européen (REME) en Alsace, prévu en 2023. Développé progressivement à partir du 11 décembre, REME desservira les gares ferroviaires autour de Strasbourg avec une fréquence moyenne estimée à 30 minutes. Au total, six lignes forment le futur RER alsacien, avec plus de 800 trains supplémentaires par rapport à l’actuel service ferroviaire. Le calendrier de déploiement va s’intensifier au fil de l’année 2023. A terme, 1 072 trains desserviront l’ensemble du réseau alsacien sur des créneaux horaires allongés de 5h à 22h.

Grenoble 

A Grenoble, plus de trois millions de trajets quotidiens sont effectués en connexion avec le centre-ville, la plupart se faisant en voiture individuelle. Pour changer les comportements, Grenoble prévoit un projet de RER avec une fréquence de passage de 15 ou 30 min selon les axes. Trois lignes de Service Express Métropolitain (SEM) sont concernées. Dès 2025 et jusqu’en 2035, les lignes Rives – Brignoud, Clelles – Grenoble, Saint-Marcellin – Gières seront progressivement mises en service pour un investissement total de 491 millions d’euros. Les études d’exploitation du RER ferroviaire sont pilotées par SNCF Réseau dans un cadre partenarial associant l’État, la région, le département, la Métropole, et d’autres intercommunalités.

Lille

Dans le cadre d’une consultation citoyenne, la Métropole européenne de Lille (MEL) réfléchit à un réseau REM, sur la base d’une proposition d’habitants. Il s’agit d’un enjeu important pour la MEL car le réseau TER actuel n’est pas suffisamment cadencé et certaines gares sont sous-exploitées. Il serait donc question d’optimiser le réseau actuel avec quatre lignes couvrant chaque axe de la métropole (REM A, B, C et D) dont les fréquences iraient de 15 minutes en heures de pointe à 30 minutes en heures creuses. Le réseau serait interconnecté aux transports publics existants, avec comme plateforme de correspondance la station Caulier ou la gare Lilles Flandres. La MEL précise qu’un tel projet ne pourrait être réalisé qu’à la condition de constituer un syndicat mixte sur le modèle de ce qui existe en Ile-de-France (IdF Mobilités).

Les autres métropoles se disent favorables à l’annonce du président de la République mais n’ont pas de projets à l’heure actuelle. Les élus des grandes villes, agglomérations et métropoles appellent depuis plusieurs années l’État à accompagner financièrement les collectivités à investir massivement dans le développement des infrastructures de mobilités, en développant notamment des RER métropolitains.

 

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