Voilà près de 8 ans qu’il ne s’était pas réuni. Le comité interministériel des villes (CIV) s’est enfin tenu le 29 janvier à Grigny (Essonne). Le Premier ministre y a annoncé un effort de 3,3 milliards d’euros à destination des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), dont 1 milliard d’euros prévu dans le plan de relance et 2 milliards de crédits supplémentaires pour la rénovation urbaine – le NPNRU passant de 10 à 12 milliards d’euros. Par ailleurs, 46 nouvelles cités éducatives et 7 quartiers de reconquête républicaine ont été annoncés, ainsi que des moyens supplémentaires pour l’emploi, le sport et la santé.
Les associations France urbaine, AdCF et Villes de France ont salué l’effort tout en restant « attentifs à ce que les annonces et crédits se concrétisent rapidement et de manière la plus opérationnelle, au plus près du terrain ». Méfiants les élus locaux ? A dire vrai, ils sont comme Saint-Thomas, ils ne croient que ce qu’ils voient. Échaudés par un certain nombre d’annonces qui sont restées sans lendemain, ils veulent aujourd’hui des preuves et bénéficier pleinement des enveloppes de France relance. Par ailleurs, les élus demandent de la méthode. Ils proposent la mise en place d’un comité de suivi « avec Matignon, en lien avec les associations d’élus concernés, afin de veiller à une territorialisation la plus fine des mesures présentées ».
Concernant les grandes villes, souvent perçues dans l’opinion comme des “privilégiées” au regard des richesses qui y sont produites, les élus espèrent ne pas être oubliés. A ce titre, France urbaine s’est lancée dans un recensement des QPV chez ses adhérents. La moitié des 1 500 quartiers seraient dans les grandes villes. Si cette information est confirmée, l’association n’hésitera pas à l’utiliser pour obtenir satisfaction.
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