Le gouvernement vient de lancer le « Beauvau de la sécurité » avec pour objectif d’améliorer la sécurité des Français. Les collectivités locales ont été invitées à participer aux débats. Pourtant la question des polices municipales ne figure pas parmi les grands chantiers annoncés. Autre singularité, les grandes villes, en particulier, n’ont pas été invitées autour de la table.
C’est parti ! « Le Beauvau de la Sécurité », grand-messe voulue par Emmanuel Macron pour moderniser la police et améliorer la sécurité des Français, a débuté lundi 1er février. De la formation initiale et continue, jugées insuffisantes, aux liens distendus entre une partie de la population et la police, 8 grands chantiers ont été lancés avec des tables rondes qui se tiendront durant 4 mois. Des propositions « très fortes » sont attendues.
L’association des Maires de France (AMF) a participé au lancement de cette consultation inédite au titre des collectivités locales. Elle n’a pas manqué d’évoquer la nécessaire complémentarité entre police nationale et police municipale. Un sujet qui inquiète un grand nombre d’élus locaux qui ont été contraints au fil des années de pallier la baisse des effectifs de la police nationale dans les territoires. Une affaire de gros sous mais aussi d’équité : dans ce contexte, le risque de développer une police à deux vitesses est grand, entre les communes qui ont les moyens et celles qui ne les ont pas.
La question des police municipale ne figure pas parmi les thèmes retenus
Pourtant, le sujet ne figure pas parmi les thèmes annoncés. Serait-il accessoire pour le gouvernement ? le maire LR de Nice, Christian Estrosi n’est pas loin de le penser. Avant même le lancement de la consultation, il avait adressé un courrier au ministre de l’Intérieur pour déplorer l’absence des représentants des polices municipales parmi les invités.
Les têtes pensantes de la place Beauvau précisent que le rôle des élus locaux et la complémentarité avec les services de l’Etat seront bien évoqués au cours des débats – ces points sont d’ailleurs discutés actuellement au parlement dans le cadre de l’examen de la proposition de loi Sécurité globale. Mais pour s’en assurer l’AMF demande qu’une table ronde ou un moment d’échange soit spécifiquement organisé.
Et les grandes villes ?
On notera également de ce lancement l’absence des représentants des grandes villes autour de la table, lesquels n’ont pas été conviés. Certes, la présence de l’AMF permet de couvrir toute la diversité du bloc communal*, mais la participation spécifique des territoires urbains qui concentrent une grande partie de la population et des problèmes de sécurité inhérents, aurait été souhaitable. Le gouvernement aurait pu ainsi montrer qu’il est à leur écoute. Et surtout cohérent avec sa politique, alors qu’il s’engage aujourd’hui avec les territoires urbains dans des « contrats de sécurité intégrée », dont le premier a été signé l’automne dernier à Toulouse.
* l’AMF était représentée par Nathalie Koenders, 1ère adjointe PS à Dijon, Frédéric Masquelier, maire DVD de Saint-Raphaël, Alexandre Touzet, maire sans étiquette de Saint-Yon, Jean-Pierre Bouquet, maire DVG de Vitry-le-François
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