Avec une forte croissance économique et une poussée démographique qui perdure depuis dix ans, le territoire montpelliérain arrive en tête, devant Rennes et Strasbourg, des grandes métropoles de 500 000 à 1 million d’habitants les plus attractives et résilientes de l’Hexagone.
Par Antoine de Kersaint
À contre-courant de Bruno Bernard à la tête de la métropole lyonnaise ou de Pierre Hurmic en terres bordelaises, Michaël Delafosse croit dur comme fer à la croissance – et donc à l’attractivité – de son territoire. « Quand le patron d’EDF annonce que c’est à Montpellier que le pôle “monde” du renouvelable sera installé, moi je prends et ça tombe bien ! », lâche le président Montpellier Méditerranée Métropole. Un territoire qui a plus d’un atout dans sa manche pour séduire entreprises et industriels. Sans faire un inventaire à la Prévert, citons la ligne LGV reliant Paris en 3 h 10, une aire urbaine où il fait bon vivre car bordée par la Méditerranée, des filières à la pointe de la technologie et la santé, 8 000 nouveaux habitants par an et un très important vivier d’étudiants.
Pour prendre le pouls de cette attractivité florissante, le conseil en immobilier d’entreprise Arthur Loyd a passé au crible quatre items complémentaires – à savoir les performances économiques, l’immobilier tertiaire, la connectivité et innovation, la qualité de vie – et 75 indicateurs. Résultat ? Cette année, Montpellier arrive en tête des grandes métropoles de 500 000 à 1 million d’habitants, devant Rennes et Strasbourg. Point moins positif, le taux de chômage qui, s’il est nettement orienté à la baisse, demeure quant à lui néanmoins élevé, atteignant 9,5 % fin 2022.
Une nouvelle agence de développement économique
Pour renforcer le bassin de vie de Montpellier, qui regroupe plus de 900 000 habitants, 35 000 entreprises et plus de 350 000 emplois, l’exécutif à la tête de la métropole a créé, cette année, une nouvelle agence de développement économique. Logée dans la future Halle de l’Innovation, dans le quartier Cambacérès, cette structure repose sur quatre piliers : la transition, la coopération, l’accélération et l’internationalisation. « L’enjeu de cette agence est de dynamiser les territoires et leurs entreprises par le biais de la collaboration, a précisé Michaël Delafosse en janvier dernier. Nous avons voulu travailler sur l’aire d’attraction de Montpellier et pas uniquement à l’intérieur de nos frontières. »
Pour absorber cette croissance économique et démographique, la Métropole a lancé plusieurs grands projets, à l’instar du pôle d’excellence en santé globale MedVallée, les écoquartiers des Grisettes, de Port Marianne ou d’Ovalie ou encore la ZAC Cambacérès – laquelle doit accueillir des bureaux, des logements, une nouvelle gare et la Montpellier Business School.
Autre preuve que le territoire aimante les investisseurs : en 2022, Montpellier s’est hissée à la cinquième place des métropoles en immobilier de bureaux, avec 200 M€ injectés. Mais l’offre de locaux et de foncier a du mal à suivre… « Non seulement nous constatons un déficit de locaux d’activités disponibles et adaptés aux demandes actuelles des entreprises, mais nous manquons cruellement de fonciers immédiatement mobilisables pour l’accueil de grands projets structurants de production qui doivent être la suite logique de toute la phase R&D », souligne Michel Peinado, directeur associé d’Arthur Loyd Occitanie Méditerranée.
Future capitale européenne de la culture ?
Pour gagner en notoriété et soigner son image à l’international, la métropole occitane est candidate pour devenir Capitale européenne de la culture en 2028. « L’identité de notre ville est profondément liée à la place que l’on donne à la culture, à la recherche, à la rencontre… », a défendu Michaël Delafosse dans la presse locale. Réponse sera donnée en décembre prochain.
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