Installée sur un immeuble, une serre-pépinière permet à la fois de cultiver des légumes et de réduire la consommation d’énergie. Un projet d’agriculture urbaine novateur et ayant du sens qui vise à créer un « quartier nourricier ».
Par Philippe Pottiée-Sperry
Le bailleur Nantes Métropole Habitat (NMH) est le maître d’ouvrage d’une opération pour le moins originale. Inaugurée début septembre, une serre-pépinière multifonctions prend place sur la toiture d’un de ses immeubles, dans le quartier Nantes Nord. Baptisée « Symbiose », elle permet à la fois de cultiver des légumes et de réduire la consommation d’énergie des logements sociaux. Objectif : développer l’agriculture urbaine dans le quartier tout en exploitant au maximum le potentiel solaire du toit grâce à un dispositif bioclimatique qui capte l’énergie pour réguler la température dans la serre et préchauffer l’eau des habitants de l’immeuble.
Un quartier nourricier
Plusieurs fois récompensée, « Symbiose constitue une première », souligne Thomas Quéro, président de NMH et maire adjoint de Nantes chargé de l’urbanisme durable. Il met en avant « une expérimentation qui permet de multiplier les réponses aux enjeux énergétiques de l’habitat, d’enrichir les potentiels nourriciers de la ville et de contribuer à la maîtrise des charges des locataires ». Il s’agit de la première étape du projet Nantes Nord Fertile, lauréat de l’appel à projets de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) visant à faire émerger un quartier nourricier dans un secteur en renouvellement urbain. En pratique, un maraîcher exploite la serre en y faisant pousser fruits, légumes et plantes aromatiques. Les premières récoltes seront distribuées aux habitants du quartier. Durant un an, Symbiose va tester plusieurs types de plantations et d’activités pédagogiques auprès des habitants et des scolaires, en fonction des saisons.
Le bâtiment chauffe la serre
L’immeuble, composé de 24 logements sociaux, a fait l’objet de travaux de rénovation avec notamment une isolation thermique par l’extérieur (obtention du label BBC). L’originalité du projet consiste à récupérer une partie de la chaleur générée par la serre pour chauffer l’eau du bâtiment via une pompe à chaleur au fonctionnement inversé. En hiver, le bâtiment est chauffé par le réseau de chaleur, ce qui permet de maintenir hors gel la serre pour cultiver certains légumes. L’énergie fournie par la serre couvre de 70 à 90% des besoins pour la production d’eau chaude sanitaire sur l’année. NMH dispose de nombreux bâtiments aux toitures plates qui représentent un potentiel important pour de nouvelles constructions. Symbiose devrait montrer la voie.
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