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Nouveau gouvernement : « Attendons d’y voir plus clair »

par Clara Seiler
FRANCE URBAINE
Temps de lecture : 3 minutes

Objectif Métropoles de France a demandé à France urbaine de réagir à la composition du gouvernement d’Élisabeth Borne. Entre bonnes et mauvaises surprises, l’association des élus des grandes villes et métropoles évoque les revendications qu’elle portera ces cinq prochaines années.

Propos recueillis par Sébastien Fournier

Quelle a été la réaction de France urbaine à l’annonce du nouveau gouvernement ?

À France urbaine, ce qui nous importe surtout, c’est la manière dont les collectivités territoriales, plus particulièrement les grandes villes, agglomérations et métropoles, sont considérées et associées. L’association attend du gouvernement une capacité d’écoute, de dialogue avec les élus locaux sur toutes les politiques publiques dont ils ont la compétence. La crise sanitaire a mis en lumière leur rôle essentiel, notamment celui des maires et des présidents d’agglomérations et métropoles. Capitalisons sur la coopération engagée pour définir un nouveau contrat entre l’État et les collectivités locales.

L’arrivée de Christophe Béchu aux collectivités locales est-elle une bonne chose pour le monde urbain ?

Christophe Béchu est un élu local, un maire et un président de communauté urbaine engagé (Angers, ndlr). Il se trouve qu’il était vice-président de France urbaine. Il connaît de fait très bien les questions spécifiques des grandes villes dans leur diversité et les propositions de l’association. Nous attendons de lui une capacité à dialoguer de manière franche et ouverte.

« Ce peut être une bonne chose que soient coordonnés les sujets logement, transport, aménagement et cohésion des territoires, avec comme feuille de route prioritaire la question écologique. »
L’absence de ministre du logement est-elle dommageable ?

Nous comprenons que le logement est pour l’heure dans le portefeuille d’Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, au même titre que les transports. Ce peut être une bonne chose que soient coordonnés les sujets logement, transport, aménagement et cohésion des territoires, avec comme feuille de route prioritaire la question écologique que nous ne dissocions jamais des questions sociales.

Pour autant, le choix de ne pas avoir un membre du gouvernement dédié à ce sujet, comme il n’y a pas non plus de ministre chargé de la politique de la ville, interroge et surprend. Il y a une véritable urgence sociale, notamment pour les 4,1 millions de personnes mal logées en France. Attendons d’y voir plus clair sur la manière dont les politiques publiques de ce ministère seront organisées et conduites.

«Si des progrès ont été engagés avec la loi dite « 3DS », (…) il est impératif de définir un nouveau contrat entre l’État et les collectivités locales.»
Quels sont les dossiers prioritaires que France urbaine va défendre ?

Le dossier prioritaire est celui de la coopération État-collectivités pour les cinq années à venir. France urbaine parle d’une méthode claire, qui allie concertation et confiance dans l’action des élus locaux. Si des progrès ont été engagés avec la loi dite « 3DS », notamment en matière de différenciation de l’action publique, il est impératif de définir un nouveau contrat entre l’État et les collectivités locales. Les enjeux financiers seront également très vite sur la table : le gouvernement parle d’une contribution des collectivités au redressement des comptes publics. Nous sommes soucieux que les dépenses publiques restent maîtrisées. Mais cet effort suppose de la lisibilité, de la transparence et de la confiance dans la relation financière entre l’État et les collectivités.

C’est pourquoi, France urbaine demande à être associée à la définition des finalités d’un éventuel effort budgétaire de la nation. L’association attend de l’État qu’il indique clairement, en toute transparence, les réformes qu’il entend appliquer et les champs d’économie qu’il envisage de faire, qui ne manqueront pas d’avoir des conséquences sur l’intervention des collectivités locales. En n, les élus des grandes villes, agglomérations et métropoles attendent un véritable coup d’accélérateur en matière de transition écologique. Elle doit être transversale et infuser tous les champs des politiques publiques. Il est fondamental que son pilotage soit territorialisé, à l’échelle du bassin de vie et au plus près des réalités de chacun. Cette transition doit aussi être solidaire. Cette solidarité se conjugue au plan individuel, à travers un accompagnement des mesures de transition à la hauteur de leur coût pour les plus vulnérables, mais également entre les territoires, en tenant compte de leurs spécificités, voire de leurs difficultés.

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