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L’adresse aux candidats de France urbaine : un discours de la méthode

par Sébastien Fournier
Les élus de France urbaine autour de Jean Castex, à Nantes
Temps de lecture : 2 minutes

“On ne demande pas de révolution des compétences. On propose une révolution de la méthode”. Ainsi Jean-Luc Moudenc résume-t-il “l’adresse aux candidats” à l’élection présidentielle de France urbaine. Pour le vice-président de l’association des élus de grandes villes et métropoles, par ailleurs président (LR) de Toulouse Métropole, il s’agit de privilégier le dialogue à la verticalité, de faire preuve de confiance envers les collectivités et de leur donner les moyens d’approfondir les compétences existantes, car “ce sont les territoires qui ont la clé, plus que les administrations centrales”.

France urbaine présentait à la presse, le 8 mars, ses 332 propositions élaborées de manière collégiale, sous la houlette de Nathalie Appéré, présidente (PS) de Rennes Métropole, et Martine Vassal, présidente (LR) de la métropole Aix-Marseille Provence.  Dans ce discours de la méthode, Nathalie Appéré explique : “on a souhaité partir des habitants, de leur vécu”. Pour l’élue rennaise, “trop de verticalité et d’uniformité nuit à l’efficacité des politiques publiques”. Aussi, France urbaine appelle de ses vœux un “nouveau souffle de la démocratie locale, tant représentative que participative”, ce qui passerait par davantage de soutien aux expérimentations et initiatives citoyennes sur les plans juridique et financier (territoires zéro pauvreté, sécurité sociale et alimentaire…). “Notre rôle peut être conforté au niveau européen sur les sujets qui concernent les territoires urbains”, ajoute Nathalie Appéré, citant la nécessité de faire évoluer le cadre juridique pour les achats publics alimentaires, afin de favoriser un approvisionnement local. Autre axe prioritaire, “l’Alliance des Territoires, ces coopérations qui nous permettent d’avancer en commun”. Sur ce sujet, France urbaine plaide pour sortir de la logique des appels à projets, qui entraînent une concurrence et des inégalités entre les territoires, et leur préférer des contrats plus globaux et pluriannuels. L’association renouvelle également son souhait de tendre vers plus d’autonomie financière et fiscale des collectivités, en lien direct avec leurs responsabilités.

“Remettre les collectivités au centre du jeu”

Martine Vassal a pour sa part insisté sur cinq autres actions prioritaires, au premier rang desquelles “la nécessité d’accélérer l’adaptation de nos modes de vie urbains. Nous devons préparer nos territoires”. Et d’évoquer, à titre d’exemple, un renforcement du pilotage territorial des aides à la rénovation énergétique. Afin de “prôner l’inclusion, la mixité sociale, la durabilité et la solidarité dans nos villes”, la question de l’offre de logement reste centrale, souligne l’élue marseillaise, qui espère que la possibilité pour les intercommunalités de devenir Autorité organisatrice de l’habitat apportera “plus de liant au niveau local”. Les élus urbains souhaitent également “libérer les énergies” en matière économique, par le dialogue avec l’Etat pour décliner des “pactes productifs locaux” et permettre de faire des choix de localisation des industries. Enfin, garantir la sécurité et la tranquillité publiques et déployer une action de santé globale figurent également parmi les priorités. Pour Martine Vassal, l’enjeu de toutes ces propositions est bien “de remettre les collectivités territoriales au centre du jeu. Au-delà des positions partisanes, tous les élus portent le même objectif : préserver nos habitants et nos territoires”.

Les candidats à l’élection présidentielle, qui recevront cette adresse, seront auditionnés sur ces sujets par France urbaine et Intercommunalités de France le 22 mars, à Paris.

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