Face aux acteurs économiques du territoire, Michaël Delafosse a voulu donner le cap sur les grands investissements à venir. Et les projets ne manquent pas pour construire la ville d’après.
Par Franck Soler
La grande salle de l’Opéra Berlioz était bien garnie pour accueillir les premières assises du territoire. Dix-huit mois après son arrivée à la tête de la métropole, Michaël Delafosse (PS) était très attendu. Autant pour rassurer – les professionnels du bâtiment notamment – que pour mobiliser ses troupes sur les grands défis à relever. « Nous voulons faire de Montpellier une ville apaisée, rééquilibrée et résiliente. » Un sacré programme.
Nouvelle gouvernance
C’est le grand chamboulement. Un nouvel organigramme est mis en place pour une gouvernance plus efficace et plus apaisée. Les 70 « anciens » directeurs sont remplacés par 20 responsables de pôle répartis en trois grands secteurs dont celui – très transversal – de l’aménagement et du développement équilibré du territoire.
« 3M » mise sur les nouvelles synergies créées avec la fusion entre la SERM et ACM Habitat et avec l’unification des équipes de la Ville et de la Métropole. De nouvelles têtes font leur apparition parmi les cadres dirigeants : Olivier Nys à la direction générale, Laurent Senigout à la TAM, Cédric Grail pour le Groupe SERM-ACM pour ne citer qu’eux.
Investissements records
« Une mobilisation inédite ». C’est par ces mots que Michaël Delafosse présente son plan pluriannuel d’investissement doté de 3,5 Md€ (dont 2,5 Md€ pour la Métropole). « Nous devons être au rendez-vous de la relance économique, de l’emploi et nous devons être capables de relever les défis de la transition écologique et solidaire. » Ce plan prévu sur cinq ans – soit le double de l’investissement des quinze dernières années – donne la part belle aux mobilités : nouvelle ligne 5 de tramway et extension de la ligne 1, création de cinq lignes de bustram, réalisation d’un réseau express vélo. Le maire-président ne manque pas de rappeler la mesure phare du mandat qui sera proposée à tous les habitants de la métropole d’ici la fin 2023 : « Soyons fiers d’être la première et seule métropole de France à proposer la gratuité des transports en commun ! »
Des projets structurants (re)lancés
L’élu veut faire de Montpellier une ville-parc. Sont ainsi prévues la rénovation complète du Domaine de Méric, la création de trois nouveaux parcs et la plantation de 50 000 arbres d’ici 2026. Pas moins. Des projets trop longtemps enlisés ou mis de côtés sont relancés. C’est le cas du CHU qui bénéficiera d’une enveloppe exceptionnelle de 260 M€ pour sa modernisation, de la liaison de contournement ouest de Montpellier (COM) et du nouveau stade Louis Nicollin.
8000 nouveaux logements dans les deux prochaines années
La crise sanitaire a ralenti la production de logements. La métropole tient un discours volontariste et affiche un ambitieux programme de 8 000 nouveaux logements réalisés en 2022 et 2023 dans les ZAC de la SA3M. De quoi satisfaire les promoteurs. Sans oublier l’objectif de rééquilibrer la ville et de permettre au plus grand nombre de vivre à Montpellier ou dans les communes de la première couronne. C’est vrai que l’offre ne suit pas la demande. Cédric Grail, directeur général de la SERM-ACM, l’avoue : « Avec un prix de 6 300 €/m2 atteint dans certaines opérations récentes, on arrive à un problème. »
Le retour des Folies
Fierté à peine dissimulée, Michaël Delafosse fait remarquer à l’assistance que l’Arbre Blanc est l’endroit de Montpellier le plus « instagramé ». « Je ne comprends pas pourquoi les Folies ont été arrêtées ! » Elles seront donc relancées, sur des sites emblématiques de la ville et sous une nouvelle formule. Et l’élu de préciser qu’il y aura bien du logement social dans ces opérations ouvertes à la créativité architecturale et à l’innovation. Tope là !
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