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Paris La Défense : des États généraux pour repenser l’avenir

par Sébastien Fournier
Temps de lecture : 3 minutes

L’Établissement public Paris La Défense organise une série de rencontres afin de donner un nouveau souffle au premier quartier d’affaires européen. Ces États généraux sont l’occasion, pour tous les acteurs du quartier, de trouver des solutions pour lutter contre l’obsolescence des tours et diminuer la vacance.

Par Juliette Kinkela et Samuel Dana

La Défense est ébranlée dans ses fondements financiers, d’usages, de soutenabilité énergétique et économique. » Pierre-Yves Guice, directeur général de Paris La Défense, joue la carte de la lucidité. C’est devant une assemblée réunissant différents acteurs du quartier d’affaires, publics et privés, qu’il s’est ainsi exprimé fin 2022, lors de la première rencontre des États généraux organisée par l’Établissement public. Objectif : « Appréhender l’avenir incertain » du premier quartier d’affaires européen. Car, d’après Pierre-Yves Guice, La Défense, habituée à traverser des crises, doit faire face à un nouveau problème, et non des moindres. La crise sanitaire, qui a mis le quartier à l’arrêt durant les confinements successifs, a provoqué des vagues de départs parmi les locataires des tours.

Le télétravail se généralisant, certaines entreprises ont loué de plus petites surfaces, voire ont définitivement quitté les lieux. D’autres avaient franchi le pas pré-Covid, le quartier d’affaires ne faisant plus rêver. « C’était le lieu de la modernité conquérante. Aujourd’hui, les tours n’ont plus le vent en poupe », rappelle Raphaël Ménard, président du directoire de l’agence d’architecture AREP.

1 million de mètres carrés obsolètes

L’obsolescence d’une partie des tours du quartier est une autre difficulté. La hausse des prix de l’énergie a davantage mis en lumière les immeubles énergivores qui, pour continuer à être occupés, doivent subir des travaux de rénovation énergétique. « Toutes ces tours de première génération peuvent être transformées. Mais cela nécessite de très importants investissements qui ne sont pas toujours compensés par les recettes attendues », explique Emmanuelle Baboulin, directrice Foncière tertiaire au sein d’Icade. Ce dernier a réhabilité différentes tours à La Défense, comme Eqho (ancienne tour Descartes) au début des années 2000, la tour Initiale ou encore Hyfive. Tous ces chantiers visaient une amélioration des performances énergétiques des bâtiments ainsi que l’ajout de nouveaux services pour apporter plus de mixité au sein des tours.

De son côté, Georges Siffredi, président de Paris La Défense, estime qu’« un million de mètres carrés de bureaux sont à risque d’obsolescence technique et énergique. Si nous ne faisons pas de l’innovation, la boussole de notre action, la désirabilité et la valeur de ces actifs seront remises en question, tout comme l’attractivité du territoire », indique-t-il. Aujourd’hui, l’Établissement public cherche plus que jamais des solutions pour renouer avec l’attractivité. Il appelle de ses vœux la « création d’un collectif » d’acteurs publics et privés qui saurait « intégrer les réalités économiques, les contraintes techniques et réglementaires » afin d’inventer le futur de La Défense.

Un parc de 5 hectares

Mais Paris La Défense n’a pas attendu ses États généraux pour agir. Il a lancé sa stratégie « post-carbone » il y a un an. Objectif : diviser par deux ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Cela se concrétisera notamment avec le projet du Parc. La dalle de La Défense accueillera ainsi un vaste espace vert de cinq hectares, conçu par le paysagiste Michel Desvigne en 2026.

Avec l’Appel à manifestation d’intérêt « Empreintes », il s’agira, pour des groupements d’entreprises, de transformer cinq emprises foncières situées en bordure du quartier d’affaires pour faire la part belle à l’innovation technique, à l’exemplarité environnementale, mais aussi contribuer à la vie de quartier. « Les premiers résultats seront dévoilés cette année », annonce Georges Siffredi. Paris La Défense a prévu plusieurs sessions de ses États généraux courant 2023. L’avenir du quartier d’affaires s’y jouera peut-être.

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