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Montpellier renoue avec ses Folies

par Jarod Charbit
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Temps de lecture : 3 minutes

Michaël Delafosse, édile de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, ressort des cartons son appel à projets urbains innovants. Architectes, investisseurs et promoteurs immobiliers sont mis au défi de réenchanter 13 emprises foncières sous le sceau de la ville désirable. Les lauréats seront dévoilés à l’automne 2023, après un concours organisé en deux temps.

Par Aurélien Jouhanneau

Le 13 serait-il le chiffre porte-bonheur pour Montpellier ? Dans le sillage de l’iconique Arbre blanc dessiné par Sou Fujimoto et de la Folie Divine par Farshid Moussavi, le maire de la citée montpelliéraine – Michaël Delafosse –, remet au goût du jour les Folies architecturales du XXIe siècle. Investisseurs, promoteurs et architectes sont mis au défi pour réenchanter 13 sites. « Relancer les Folies, c’est renouer avec l’histoire de la ville tout en participant à l’invention de la ville de demain, stipule Michaël Delafosse, également président de Montpellier Méditerranée Métropole. Une ville qui doit rompre avec le modèle de l’étalement urbain. Une ville qui doit inventer une nouvelle forme d’intensité acceptable par tous. Une ville du beau, de l’excellence et du partage. » Avec son adjointe à l’urbanisme durable et à la maîtrise foncière, Maryse Faye, l’édile a dévoilé le calendrier de ce concours international au cœur de l’été dernier.

Un concours en deux temps

Afin de rythmer cet appel à projets urbains innovants pour mémoire, l’ex-maire de Montpellier, Philippe Saurel avait mis un coup d’arrêt brutal aux Folies en 2014 –, Michaël Delafosse a dévoilé une première salve d’emprises foncières à (re)conquérir. À savoir : Ovalie, Nouveau Saint-Roch, Vernière, Manuguerra et République. Les candidats avaient jusqu’au 15 septembre dernier pour remettre leurs candidatures. À titre d’exemple, pour le site Manuguerra (8 400 mètres carrés de logements), les maîtres d’œuvre et d’ouvrage ont eu pour consigne d’imaginer un projet qui tienne compte de la préservation des arbres existants et de respecter un minimum de 40% de pleine terre. Les candidats avaient jusqu’au 15 septembre dernier pour remettre leurs candidatures. Une deuxième vague de huit sites – Restanque, Beausoleil 1 et 3, Corum, Mosson, Lez…– mise au concours est attendue pour cet automne. L’ensemble des projets lauréats sera dévoilé fin 2023. En matière d’usages, ces Folies architecturales du XXIe siècle feront la part belle aux bureaux, aux commerces et aux logements. Lors d’une conférence organisée en juillet dernier, Michaël Delafosse a rappelé que ces 13 fonciers, lesquels appartiennent à la mairie ou à la Métropole, seront revendus aux promoteurs immobiliers. Pour rappel, la vente du terrain de l’Arbre Blanc a rapporté plus de 4 millions d’euros à la mairie.

Promouvoir la ville désirable

Pour cohabiter avec d’autres réalisations dessinées par de grandes signatures dans la skyline montpelliéraine– citons celles de Zaha Hadid, Jean Nouvel ou de Ricardo Bofill –, ces nouvelles Folies devront respecter à la lettre un cahier des charges dont les pages font écho à la ville désirable. « C’est à travers quatre thématiques transversales – la ville nature, la ville en mouvement, la ville résiliente et la ville inclusive – que la collectivité souhaite répondre aux besoins de création de logements, d’adaptation et de lutte contre le changement climatique, de préservation des ressources, de protection de la biodiversité, de soutien à l’économie et de développement local, avec le souci de veiller à la santé et au bien-être de ses habitants », appuie Maryse Faye. Pour y parvenir, Montpellier propose aux maîtres d’œuvre et d’ouvrage d’activer de «nouveaux paradigmes » dans les manières de se déplacer, d’habiter, d’aménager, de construire et de consommer. De plus, ces 13 nouveaux édifices montpelliérains devront cocher quatre principes fondamentaux : accessibilité en tram ; excellence et originalité architecturale ; programmation en phase avec une société plurielle et inclusive ; et un bâti innovant en matière de résilience urbaine.

Un vecteur d’image

Avec ces nouvelles Folies, Michaël Delafosse entend renforcer la réputation de Montpellier comme ville d’accueil de l’architecture contemporaine. Le dernier totem de cette politique mise en œuvre depuis plusieurs décennies n’est autre que L’Arbre Blanc, livré en 2019. Imaginé depuis un atelier tokyoïte par quatre architectes – dont Sou Fujimoto – et quatre promoteurs, le bâtiment vedette recense 193 balcons pour 112 logements. Pour ce projet, « il ne s’agissait pas de faire un compromis, mais de rechercher un niveau de fusion élevé entre nos idéaux et la réalité : la structure et la disposition du balcon, l’ensemble des détails, la haute performance environnementale et un coût raisonnable », relate Sou Fujimoto. Le site Archdaily a notamment récompensé cette réalisation du titre de « plus bel immeuble résidentiel au monde » en 2020. Ces 13 nouvelles Folies architecturales ont sans nul doute fini de convaincre Michaël Delafosse de défendre la candidature de Montpellier pour être capitale européenne de la culture en 2028. « Les folies sont les seules choses que l’on ne regrette jamais », écrivait Oscar Wilde dans Le Portrait de Dorian Gray.

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