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Lyon précise sa nouvelle politique de l’eau

par Sébastien Fournier
LYON
Temps de lecture : 2 minutes

Comme nous l’annoncions en avril dernier (lire l’article), la métropole de Lyon a décidé de reprendre en main l’eau potable à la fin de son contrat de délégation de service public (DSP) avec Veolia en 2022. Mardi dernier, elle a présenté plus en détail sa nouvelle politique destinée à « préserver la ressource », menacée par le changement climatique, la pollution et le gaspillage.

Par la rédaction (avec l’AFP)

« L’eau n’est pas une marchandise, c’est le bien commun le plus précieux. La priorité absolue, c’est de préserver la ressource, en qualité et en quantité », a déclaré devant la presse l’écologiste Bruno Bernard, qui préside l’agglomération de 1,4 million d’habitants depuis 2020.

Après trois décennies de gestion privée à Lyon, le retour à une gestion publique de l’eau était une promesse de campagne des Verts et de leurs alliés.

Cette reprise en main s’accompagne d’une nouvelle stratégie, à l’horizon 2035, qui inscrit la distribution d’eau potable dans le cycle naturel de la ressource, sujet à diverses « vulnérabilités ».

Le débit d’étiage du fleuve Rhône, pour lequel aucun volume réservé « n’a jamais été négocié avec la Suisse », devrait baisser de 10 % à 40 % d’ici 2050, « avec une fonte totale de l’apport glaciaire en 2070 » a souligné Anne Grosperrin, vice-présidente de la Métropole déléguée à l’eau et à l’assainissement.

Face à cela, l’exécutif compte notamment « multiplier par quatre » les surfaces désimperméabilisées du territoire sur le mandat actuel, en réduisant l’emprise au sol de l’urbanisme. Pour l’heure, 85 % de l’eau de pluie file dans les égouts au lieu de s’infiltrer dans la terre.

La métropole compte aussi préempter des terrains autour des aires de captage d’eau potable pour les protéger des pesticides en les transformant en zones naturelles ou en y installant des agriculteurs bio.

Alors que 16 % de l’eau potable se perd actuellement dans les fuites du réseau, la métropole promet d’accélérer le renouvellement des 4 000 kilomètres de canalisations au rythme de 1 % par an, contre 0,75 % actuellement, en réinvestissant les marges financières que dégageait l’opérateur privé jusqu’à présent.

La collectivité compte, enfin, associer plus étroitement les usagers à la gestion de l’eau : quatre représentants siégeront au conseil d’administration de la régie et un panel de citoyens planchera sur une tarification « solidaire », en faveur des plus démunis, pour 2024.

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