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L’urbain perd son héraut

par Sébastien Fournier
Temps de lecture : 2 minutes

Gérard Collomb, décédé le 25 novembre dernier, était un farouche défenseur de la décentralisation. Celui qui a façonné Lyon et ramené les élus locaux dans le sillage d’Emmanuel Macron en 2017 avait un objectif : donner au monde urbain les moyens d’agir.

Que retiendra-t-on de Gérard Collomb ? Son engagement politique, bien sûr, et la transformation de Lyon, dont il fut maire et président de la Métropole entre 2001 et 2020. Un bâtisseur et promoteur de la mixité qui a façonné le territoire avec des projets urbains d’envergure. On retiendra aussi la victoire d’Emmanuel Macron en 2017, dont il fut l’artisan, passant du Parti socialiste au mouvement En Marche !, le conduisant à la place Beauvau.

Mais Gérard Collomb a été aussi très actif au plan national dans la promotion du fait urbain et l’affirmation des grandes intercommunalités, en particulier dans l’élaboration des politiques sociales, économiques et environnementales. Président de l’Association des communautés urbaines de France (Acuf) de 2009 à 2012, puis de 2014 à 2015, il a œuvré pour la reconnaissance du statut des métropoles tout en proposant un modèle intégré et « à la carte ». Instigateur de la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (Maptam) du 28 janvier 2014, Gérard Collomb défendait l’autonomie locale sans oublier de la corréler à une autonomie fiscale, une ligne directrice qui continue aujourd’hui d’animer les relations entre l’État et les collectivités.

Une préfiguration de l’actuelle France urbaine

En 2014, Gérard Collomb a également œuvré avec Michel Destot, alors député-maire de Grenoble et président de l’Association des maires de grandes villes de France (AMGVF), au rapprochement de l’AMGVF et de l’Acuf. L’idée : être une force de frappe plus audible auprès de l’État et représenter plus fortement le monde urbain dans le débat public. Il confia à sa directrice

de cabinet, Arabelle Chambre-Foa, le soin d’en assurer la mise en œuvre. Cette dernière encouragea son protégé Olivier Landel, alors délégué général de l’Acuf, à prendre la direction de la nouvelle entité, France urbaine. Lors de ses toutes premières Journées, en mars 2017, Gérard Collomb, fidèle à ses principes, a fixé le cap de la nouvelle association : « France urbaine ne doit pas opposer, mais rassembler. Elle doit développer les solidarités au sein même de chaque territoire, entre monde urbain et monde rural et au-delà pour obtenir moins de normes, moins de lois, mais plus d’écoute et de bon sens… » Un vœu qui prit forme quelque temps plus tard avec l’alliance des territoires. Un besoin de dialogue qui est aujourd’hui toujours d’actualité.

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