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Inquiets, les maires de grandes villes écrivent de nouveau au Premier ministre

par Sébastien Fournier
France urbaine
Temps de lecture : 2 minutes

Les maires de grandes villes écrivent de nouveau au Premier ministre pour lui demander des éclaircissements sur des questions sanitaires. Et pour s’assurer que les nouvelles directives concernant l’ouverture des marchés soient bien appliquées.

Et de deux.
Les maires de grandes villes, par le biais de l’association France urbaine, viennent d’adresser un nouveau courrier au Premier ministre dans le cadre de l’épidémie de Covid-19. Déjà, la semaine dernière, ils avaient envoyé une première missive pour réclamer des moyens leur permettant de faire face à la pandémie. Cette fois-ci, les élus urbains veulent de la « clarification » sur des questions sanitaires qui relèvent notamment de décisions prises par l’exécutif. Est-ce à dire que le gouvernement leur semble imprécis dans la gestion de la crise ? Non, il n’y a pas de polémique, nous fait-on savoir du côté des édiles. Pourtant, des interrogations subsistent.

L’ouverture des marchés au bon vouloir des préfets ?

A commencer par l’ouverture des marchés alimentaires. Sur ce point la doctrine du gouvernement n’a pas été limpide. L’interdiction soudaine annoncée par le Premier ministre le 23 mars dernier a sidéré bon nombre de professionnels et de consommateurs. Pourquoi fermer les marchés alors que les supermarchés peuvent rester ouverts ? A la décharge du gouvernement, la médiatisation de marchés où les clients étaient très rapprochés les uns des autres avait de quoi semer la panique au sommet de l’Etat. Depuis, l’exécutif a adouci sa position. Il a demandé aux professionnels d’établir un guide de bonnes pratiques qu’il a validé vendredi dernier. Les maires qui s’engagent à le respecter peuvent dorénavant demander aux préfets une dérogation d’ouverture. Mais les élus craignent que certains d’entre eux, les plus zélés, ne l’accordent pas. C’est pourquoi, ils demandent, dans leur courrier, « une action coordonnée entre les services de l’Etat et les élus pour trouver les réponses les mieux adaptées à chaque situation locale ».

Faut-il désinfecter les rues ?

Autre sujet, la désinfection de l’espace public. A l’instar de la Chine ou de la Corée du Sud, certaines villes françaises ont décidé d’asperger les rues de désinfectant. C’est le cas à Nice, où le maire LR, Christian Estrosi a fait appliquer un produit qui agit en 15 minutes et qui, rincé à grande eau, « ne présente aucun risque pour l’environnement ». Ce n’est pas l’avis de la Direction générale de la Santé (DGS). Dans son avis du 25 mars, elle a décrété que « l’aspersion de Javel ou autre désinfectant est inutile tout en étant dangereuse pour l’environnement ». Qui dit vrai ? En l’absence de consignes claires, les élus urbains souhaitent qu’une position nationale soit établie.

Dans leur courrier, les maires, par ailleurs, demandent au Premier ministre la création d’une prime exceptionnelle pour les agents et personnels soignants territoriaux. Ils souhaitent d’ailleurs qu’elle soit modulable par eux-mêmes en fonction de l’exposition au risque et de la mobilisation demandée, y compris pour certains agents en télétravail qui contribuent de manière décisive à la poursuite des services publics.

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