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Municipales 2020 : à quoi s’attendre au second tour dans les grandes villes ?

par Sébastien Fournier
Temps de lecture : 7 minutes

La campagne des élections municipales a redémarré. Objectif Métropoles de France dresse un tableau du second tour dans les grandes villes de France où le match n’a pas été encore joué. Maires sortants en bonne voie de se faire réélire, jeux d’alliance parfois improbables, débandade du coté de LREM, voici les forces en présence le 28 juin.

Par la rédaction d’Objectif Métropoles de France

Paris, Lyon, Marseille

A Paris, Anne Hidalgo (PS) est la grande favorite. Arrivée en tête au premier tour avec près de 30 % des voix, la maire sortante s’est alliée aux Verts de David Belliard. Elle devra faire face à Rachida Dati (LR), arrivée en deuxième position au premier tour avec 22 %. Une alliance a été proposée à Agnès Buzyn qui l’a refusée, avançant un souci de « lisibilité ». L’ancienne ministre de la Santé avait récolté 17 % des suffrages. A noter que la maire sortante du 5ème arrondissement Florence Berthout, a abandonné l’étiquette LREM pour conduire une liste divers droite. Pourtant, Agnès Buzyn revendique toujours son soutien. Enfin Cédric Villani, le marcheur dissident, n’est en mesure de se maintenir que dans le 14e arrondissement.

A Lyon, l’écologiste Grégory Doucet est arrivé en tête au premier tour avec 28 % des voix. Cependant, l’alliance entre Gérard Collomb et LR tend à rebattre les cartes. Le candidat LR Etienne Blanc a en effet décidé de retirer sa candidature au profit du marcheur Yann Cucherat, candidat dans le 5ème arrondissement. L’accord prévoit à l’inverse le retrait de Gérard Collomb au profit de François-Noël Buffet (LR) pour la présidence de la métropole. L’objectif : barrer la route à l’alliance verte-rose-rouge. Mais également au candidat dissident LREM, David Kimelfeld, le président sortant qui n’a pas rendu le fauteuil à Gérard Collomb lorsque ce dernier a quitté la place Beauvau.

A Marseille, le Printemps Marseillais de Michèle Rubirola, arrivé en tête au premier tour, veut y croire. La coalition de gauche a rallié EELV à sa cause. Martine Vassal (LR), arrivée en deuxième position avec 22 % des suffrages, peine à fédérer autour d’elle. Le dissident Bruno Gilles (ex-LR) a en effet refusé tout ralliement, et LREM fait cavalier seul. Leur candidat, Yvon Berland, a déposé sa liste dans les 6ème et 8ème arrondissements. Enfin, le Rassemblement national, sera également présent au second tour, étant arrivé en troisième position avec 19 % des voix. Il est arrivé en tête dans le 7e secteur.

Le second tour dans les grandes villes régionales
Bordeaux

Au premier tour, Nicolas Florian (LR), le dauphin d’Alain Juppé se trouvait au coude à coude avec l’écologiste Pierre Hurmic respectivement à 34,56 % et 34,38 %. Une alliance conclue avec le candidat LREM Thomas Cazenave (12 %) permet au maire sortant d’envisager plus sereinement la seconde phase des municipales, contrairement à son rival… En effet, la liste de Philippe Poutou (Ext. G.), qui a réalisé plus de 11 % des voix, n’a souhaité aucun accord avec les Verts.

Brest

La gauche est favorite. En tête au premier tour avec 26% des voix, le maire sortant François Cuillandre (PS) s’est allié aux Verts (15 %). Une fusion qui lui offre un fort avantage face à la liste divers droite menée par Bernadette Malgorn qui a recueilli 18 % des voix. La candidate n’a pas réussi à sceller d’alliance avec le marcheur Marc Coatanéa (12 %) qui se maintient au second tour.

Clermont-Ferrand

Le maire socialiste sortant devrait conserver son fauteuil. Arrivé en tête avec 38 % des voix au premier tour, Olivier Bianchi (PS) a une avance devant le duo LR-LREM. Le marcheur Eric Faidy, arrivé en troisième position avec 15 % des voix, a en effet rallié la liste de Jean-Pierre Brenas (LR), qui a réalisé un meilleur score (20 %). La France insoumise sera présente au second tour, s’étant qualifiée avec 12 % des voix.

Dijon

François Rebsamen, le maire sortant PS, est en tête au premier tour avec 38 % des suffrages. L’union des gauches devance les Républicains emmenés par Emmanuel Bichot (19 %). Mais cette union est en trompe l’oeil, les Verts en sont exclus. Leur candidate, Stéphanie Modde, arrivée en troisième position avec 15 % des voix, va jouer sa partition solo. De son côté, le marcheur Sylvain Comparot ne s’est pas qualifié pour le second tour.

Grenoble

La seule grande ville écolo devrait le rester. Avec 46 % des voix comptabilisés au premier tour, Eric Piolle (EELV), maire sortant, devrait être réélu haut la main. Il s’octroie même le droit de refuser l’alliance proposée par Olivier Noblecourt (PS) qui a recueilli 13 % des suffrages. A droite, Alain Carignon (Div. D.) espère un retour aux affaires mais son score (18 %) ne constitue pas une réelle menace. A noter que le candidat divers droite et Olivier Noblecourt ont cherché en vain à faire alliance avec la marcheuse Emilie Chalas. Elle se maintient au second tour, ayant réalisé 13 % des voix.

Lille

Pas d’alliance à gauche. Le PS et EELV, partenaires de longue date, n’ont pas trouvé d’accord. Favorite avec 30 % des suffrages au premier tour, Martine Aubry a décidé de faire cavalier seul. Un choix critiqué par le candidat des Verts, Stéphane Baly, arrivé en deuxième position avec 24 %. Il regrette un « exercice solitaire ». De son côté, LREM, représentée par Violette Spillebout, qui a obtenu plus de 17 % des voix au premier tour, a proposé également une alliance à ELLV qui l’a rejetée. La bataille pour la métropole s’annonce palpitante, avec Gérald Darmanin (LR) en embuscade…

Metz

François Grosdidier est le grand favori de ce scrutin. Arrivé en tête avec près de 30 % des voix au premier tour, l’élu fusionne sa liste avec celle de la candidate LREM, Béatrice Aganemone, qui ne s’est pas qualifiée. Cette alliance devrait permettre au Républicain de conforter son avance devant les écologistes, menés par Xavier Bouvet, soutenu par l’édile sortant, Dominique Gros (PS) qui ont réalisé 25 % des voix au premier tour. Enfin, le Rassemblement national porté par Françoise Grolet sera au second tour, ayant réuni plus de 11 % des voix le 15 mars.

Montpellier

Suspens à Montpellier. Arrivé en tête avec 19% des voix, le maire sortant Philippe Saurel (Div. G.) va faire face au second tour à deux concurrents : le socialiste Mickaël Delafosse (16%), allié à l’écologiste Coralie Mantion (7 %), et l’homme d’affaires Mohed Altrad (13 %), qui a fusionné sa liste avec celles des candidats de gauche malheureux : Rémi Gaillard (9%), Alenka Doulain (9%) et Clothilde Ollier (7%). L’accord passé avec cette dernière a d’ailleurs provoqué la foudre des Insoumis qui avaient alors soutenu sa candidature. Enfin, le marcheur Patrick Vignal, arrivé au premier tour avec seulement 6 % n’a donné aucune consigne de vote.

Nancy

La gauche va-t-elle déloger le centre-droit qui règne à Nancy depuis des décennies ? Arrivé en tête avec 37 % des suffrages au premier tour, le socialiste Mathieu Klein, l’actuel président du département de Meurthe-et-Moselle, a conclu une alliance avec l’écologiste Laurent Watrin, crédité de 10 % des voix. De quoi sérieusement menacer le maire sortant Laurent Hénart, soutenu par LREM, qui a réuni 34 % des suffrages au premier tour. Le match s’annonce très serré.

Nantes

Contrairement à Lille, la gauche nantaise a réussi à s’unir. La maire sortante, Johanna Rolland (PS), favorite du second tour, s’est alliée à l’écologiste Julie Laernoes. Les deux candidates ont mobilisé plus de la moitié des votants au premier tour. Les Républicains, emmené par Laurence Garnier auront du mal à faire le poids : ils ont comptabilisé près de 20 % des suffrages et n’ont pas fait d’alliance avec la marcheuse Valérie Oppelt (13 %) qui se maintient le 28 juin.

Nice

Triangulaire à Nice favorable au maire sortant. Largement en tête, Christian Estrosi (LR) aborde sereinement le second tour, fort de ses 47 % réalisés au premier. Soutenu par LREM, il devance le Rassemblement national porté par Philippe Verdon, qui a récolté 16 % des suffrages, ainsi que les Verts arrivés en dernière position avec 11% des voix. A noter que l’abstention a été particulièrement élevée au premier tour. Seulement 25 % des électeurs se sont déplacés dans les urnes.

Orléans

Le maire sortant, Olivier Carré (Div. C.), est en mauvaise posture. L’édile soutenu par LREM a recueilli 24 % des voix au premier tour. Il est devancé par l’ancien maire, Serge Grouard (LR) fort de 35 % des suffrages. Cependant, l’ancien élu n’a pas pu fusionner sa liste avec celle de Nathalie Kerrien, Div. C. (6,53 %), cette dernière refusant « toute manoeuvre politicienne ». De son côté, la liste PS-PCF a fusionné avec celle des écologistes. Au premier tour, le socialiste Baptiste Chapuis est arrivé en quatrième position avec 13 % des voix, loin derrière l’écologiste Jean-Philippe Grand crédité de 20 %.

Rennes

Le PS et les Verts sont alliés à Rennes. Ils ont réalisé respectivement 32 et 25 % lors du premier tour. De quoi permettre à la maire sortante, Nathalie Appéré (PS), de conserver son fauteuil. Face à elle, la candidate LREM, Carole Gandon (14 %), n’a pas fusionné sa liste avec celle du candidat Div. D., Charles Compagnon (12 %), soutenu par le Modem et les Républicains.

Rouen

Le candidat LREM, Jean-Louis Louvel, abandonne. Arrivé en troisième position au premier tour avec 16 % des voix, le patron du quotidien régional Paris-Normandie, placé en liquidation judiciaire le 21 avril, va se consacrer à la relance de son journal. Cela ouvre une voie royale au PS, représenté par Nicolas Mayer-Rossignol, arrivé en tête du scrutin avec 30 % des voix, qui a fusionné avec les Verts crédités de 23 %. Cette alliance devra toutefois faire face au candidat de droite, Jean-François Bures (Div. D.), qualifié sur le fil et uni avec la candidate du centre, Marine Caron, évincée au premier tour.

Saint-Etienne

Pas de suspense à Saint-Etienne. Pour faire face au maire sortant, Gaël Perdriau (LR), arrivé en tête au premier tour avec plus de 46% des voix, le socialiste Pierrick Courbon a fusionné sa liste Divers G. avec celle des Verts emmenée par Olivier Longeon. Ils ont obtenu respectivement 21 et 12 % des voix au premier tour. Une alliance qui toutefois ne devrait pas faire tomber le maire sortant.

Strasbourg

La gauche strasbourgeoise est désunie. Arrivée en tête au premier tour avec 27 % des voix, la candidate écologiste Jeanne Barseghian va devoir faire face à une alliance de taille. Le marcheur Alain Fontanel (20 % au premier tour) s’est en effet uni avec le Républicain Jean-Philippe Vetter (18 %). Elle fera également face au PS, faute d’accord, emmené par Catherine Trautmann. Sa liste est arrivée en troisième position avec 19 % des voix au premier tour. Le jeu des alliances l’emportera-t-il sur une gauche éparpillée ? Réponse le 28 juin.

Toulouse

Le maire sortant, Jean-Luc Moudenc (LR), est inquiet. Le favori de cette élection (en tête au premier tour avec 36 % des voix) affrontera une union de la gauche entre Archipel citoyen, la liste citoyenne et écologiste d’Antoine Maurice (27 % au premier tour), et le Parti socialiste emmené par Nadia Pellefigue (18 %). Mais cette union est en demi-teinte. Nadia Pellefigue a décidé de se retirer tout en appelant ses colistiers à rejoindre Archipel citoyen. Jean-Luc Moudenc compte bien sur ces divisions pour emporter la manche.

Tours

LREM a trouvé son allié. Le marcheur Benoist Pierre (12 % au premier tour) s’est rallié au candidat centre-droit et maire actuel, Christophe Bouchet, arrivé deuxième avec 25 % des voix. Une fusion qui vise à devancer le favori, l’écologiste Emmanuel Denis, arrivé en tête au premier tour avec 35 % des suffrages.

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