© photo Yves MALENFER / Matignon
Par Sébastien Fournier
Ceux qui attendaient des annonces sont restés sur leur faim. Le 101e congrès des maires qui s’est clôturé le 22 novembre à Paris, en présence du Premier ministre, n’a pas vraiment brisé le mur de glace qui sépare les élus locaux du gouvernement.
Si les uns et les autres ont plutôt montré de la bonne volonté pour renouer le dialogue, force est de constater qu’ils ont eu encore bien du mal à s’entendre. Beaucoup de désaccords étaient sur la table. Et la colère était perceptible. Tout juste a-t-elle été mise entre parenthèses à l’occasion de la réception donnée à l’Élysée par le président de la République, la veille de la clôture du congrès. Pourtant, beaucoup d’élus voulaient initialement sécher ce pince-fesses, s’opposant ainsi à la décision d’Emmanuel Macron de ne pas se rendre au congrès. Mais les ors de la République ont bien des charmes auxquels il est difficile de résister…
Lors de la clôture, François Baroin, président de l’AMF (Association des Maires de France), a, sans surprise, égrener tous les sujets qui sont sur la table, réclamant une nouvelle étape de décentralisation, plus de respect et davantage de concertation. En bon républicain, il a tenté un premier pas vers le gouvernement. Édouard Philippe a saisi la balle au bond, louant, dans un discours fleuve, sans saveur, le mérite des élus locaux et leur dévouement pour la chose publique. Mais il est resté droit dans ses bottes. Vantant les décisions du gouvernement, il est revenu longuement sur les « vertus » de la contractualisation financière, l’opposant habilement à la baisse brutale des dotations opérée sous le quinquennat précédent. Tout juste a-t-il consenti des améliorations, considérant la nouvelle méthode perfectible. Il a également confirmé la grande réforme des finances locales. Des propositions sur la fiscalité devraient être faites aux élus au printemps. Enfin, sur deux points, il a demandé à ses ministres de lui faire des propositions sur le statut de l’élu et les grandes intercommunalités dans lesquelles il souhaite plus de souplesse. Si l’heure est au réchauffement, la température est loin d’être agréable. Il semble urgent d’attendre…