Dans le cadre du programme européen de Liaison entre les actions de développement de l’économie rurale 2014-2020 (Leader), l’association Régions de France a tenu à affirmer sa mobilisation pour sauver le fonds de 680 millions d’euros destiné à financer des projets en territoire rural.
Par Yoanna Sallese
C’est une affaire qui traine. Un fiasco administratif ? Sans doute. Bien que l’Etat ait transféré aux Régions la gestion des fonds européens, il a toutefois gardé le contrôle de gestion et de paiement de certains d’entre eux, dont le programme Leader de 680 millions d’euros destiné à développer des projets dans les territoires ruraux. A la veille de la fin de la programmation, seulement 5% de ce fonds a été versé aux porteurs de projet et 13,5% de l’enveloppe a été engagé. « Une situation inacceptable », selon l’association Régions de France. Les Régions, se substituant à l’Etat, se sont mobilisées techniquement et financièrement afin de subvenir aux besoins des porteurs de projets. « Il a fallu embaucher du personnel dans les Régions pour pouvoir faire l’instruction des dossiers qui devaient être normalement gérés par le ministère de l’Agriculture », indique l’association. « Contrairement à ce qui a pu être dit, les fonds sont en train d’être débloqués et les crédits ne seront pas perdus », ajoute-t-on. D’autant que Bruxelles a permis à l’Etat français de prolonger l’utilisation du programme jusqu’en 2023.
Une décentralisation « mal gérée »
« La priorité a été de soutenir les structures locales qui menaçaient de disparaître », précise l’association. « C’est le résultat d’une décentralisation mal gérée. » Certains estiment en effet que si les Régions avaient eu la gestion intégrale de ce dispositif européen, le programme aurait été mis en place dès le départ. « Nous avons la faiblesse de penser que, parfois, les choses sont mieux gérées à notre niveau », conclut Régions de France.