Les grandes villes et métropoles se sont réunies à Toulouse, les 28 et 29 mars 2019, à l’occasion des troisièmes journées de France urbaine. Les élus, contrariés, sont en demande de considération.
Par Sébastien Fournier
Ecoutez-nous et faites-nous confiance ! C’est en substance le message que les élus urbains ont fait passer au gouvernement à Toulouse, les 28 et 29 mars, à l’occasion des troisièmes journées nationales de France urbaine, l’association des maires des grandes villes et présidents de métropoles. Une édition à la tonalité particulière en raison de la mobilisation ininterrompue des Gilets jaunes qui provoque chaque semaine des dégradations importantes dans les grandes villes. Le président de France urbaine, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, président de la métropole, tout particulièrement concerné, n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler, avec agacement, que les élus urbains étaient toujours en attente de réponses du gouvernement pour leur venir en aide financièrement. S’il était question des Gilets jaunes, le grand débat était bien évidemment au cœur des discussions. France urbaine a présenté une série de propositions en guise de contribution. Avec pour objectif de montrer la grande ville comme une solution à la crise que la France traverse et non pas comme un problème. Il a été question des oppositions urbain-rural et des attaques que les métropoles essuient actuellement. « Les villes sont en train de perdre la bataille de l’opinion », s’est précisément alarmé François Rebsamen, le maire de Dijon, mettant en lumière le discrédit qui frappe les territoires urbains. Un sentiment partagé par le président de France urbaine qui a vivement critiqué le gouvernement accusé d’ignorer les grandes villes. « Pouvez-vous me citer une seule mesure qui, ces derniers 22 mois, ait donné davantage de moyens à nos grandes villes et intercommunalités ? », a-t-il lancé, cinglant, à l’assistance.
Plus de pouvoir aux métropoles
Rappelant la responsabilité des grandes villes et métropoles dans la cohésion nationale, Jean-Luc Moudenc a appelé à une nouvelle étape de la décentralisation sur un ton plutôt offensif. Il a notamment plaidé pour le renforcement du pouvoir fiscal local et l’approfondissement de l’intercommunalité. A ce titre, il est revenu sur les débats qui aujourd’hui la mettent à mal. « Voici que ressurgit un discours que l’on croyait soldé, celui qui célèbre le retour de la commune magnifiée dans un splendide isolement », a raillé le président de France urbaine.
Contrairement aux années passées où les élus urbains faisaient bien volontiers estrade commune avec des membres du gouvernement, aucun membre de l’exécutif n’a participé à cette édition. L’association a invité le président du Sénat, Gérard Larcher, et le député Jean-René Cazeneuve, président de la délégation aux collectivités locales à l’Assemblée nationale, à ouvrir et clôturer les travaux. Une façon peut-être de souligner leur déception d’autant plus grande qu’ils ont le sentiment d’avoir, eux, joué le jeu ces dernières années…