La Collectivité européenne d’Alsace (CEA), née officiellement le 1er janvier, a élu samedi dernier à Colmar le premier président de son histoire, le LR Frédéric Bierry, seul candidat en lice.
Jusque-là président du Conseil départemental du Bas-Rhin, qui a fusionné avec celui du Haut-Rhin au sein de cette nouvelle collectivité, Frédéric Bierry a été élu haut la main par 75 voix pour et quatre bulletins blancs sur 79 votants.
« La nouvelle Collectivité européenne d’Alsace est née du refus d’une loi stupide (le redécoupage des régions) qui a fait disparaître notre région historique, l’Alsace », a-t-il fustigé lors de son discours inaugural.
Une « grande majorité d’Alsaciens ont refusé ce diktat », a encore souligné Frédéric Bierry sans mentionner une seule fois la vaste région Grand Est au sein de laquelle la CEA demeure toutefois ancrée ni le président de cette région, Jean Rottner, pourtant LR tout comme lui.
Frédéric Bierry a en revanche salué l’ancien préfet de région Jean-Luc Marx dont un rapport au Premier ministre soulignait en juin 2018 la persistance d’un « désir d’Alsace » et prônait la création d’un « département d’Alsace ».
La CEA récupère les compétences des deux anciens départements alsaciens, Bas-Rhin et Haut-Rhin : gestion des collèges, aide sociale et aux séniors, services d’incendie et de secours… Mais elle se saisit aussi de nouvelles compétences comme la coopération transfrontalière avec la Suisse et l’Allemagne voisines, le bilinguisme français/allemand, le tourisme ou le réseau routier (hors autoroutes concédées).
Frédéric Bierry souhaite placer l’Alsace au premier plan national avec près de 2 millions d’habitants et deux milliards de budget. Il entend en faire une « locomotive économique » de la France.
Les deux préfectures de Strasbourg et Colmar devraient demeurer en dépit de la réunification même si les élus auront à trancher à l’avenir l’épineuse question du siège de la nouvelle collectivité, entre la métropole et la riche cité haut-rhinoise.