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Du rififi sur la ligne 17 du Grand Paris Express

par Sébastien Fournier
Temps de lecture : 2 minutes

L’abandon du projet urbain Europacity dans le Val-d’Oise, décidé par l’Etat il y a plus d’un an, met en effervescence encore aujourd’hui les acteurs de la mobilité. La Société du Grand Paris (SGP), chargée de piloter les chantiers du Grand Paris Express (GPE) a décidé de reprendre les travaux de la ligne 17 dans le Triangle de Gonesse, une ZAC desservie par une gare prévue en 2028, à l’endroit même où devait se construire Europacity. Or, la Fédération nationale des associations d’usagers (FNAUT) demande de tout arrêter considérant que l’avenir de cette zone n’a pas été totalement défini.

Dans un courrier adressé au Premier ministre, l’association estime que la décision de reprise des travaux « est excessivement prématurée ». Rien ne permet à l’heure actuelle « d’affirmer que des constructions justifiant une gare seront réalisées dans ce secteur. L’emplacement de la gare étant actuellement situé au milieu des champs, celle-ci pourrait alors demeurer durablement isolée de toute construction, ce qui constituerait un gâchis d’argent public sans précédent », ajoute-t-elle.

« Une ligne attendue par 1,5 million d’habitants »

Évidemment, cela n’est pas l’avis du président de la SGP qui juge utile de faire la ligne 17 « qu’on fasse ou pas Europacity », car elle est « un vrai itinéraire des transports du quotidien ». La ligne du GPE devrait relier en 2030, au nord de Paris, Saint-Denis à l’aéroport Charles-de-Gaulle. Pour la SGP, la question d’Europacity est un faux problème. Le projet abandonné devait occuper seulement 80 ha sur les 290 que compte la ZAC. La gare s’adaptera en fonction de ce qu’on y fera, explique l’établissement public. Par ailleurs, il rappelle que la ligne desservira 3 bassins d’emplois. Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, qui réclamait mercredi dernier l’évacuation des « zadistes » qui occupent la zone illégalement, souhaite quant à elle la reprise des travaux d’ « une ligne qui est attendue par 1,5 million d’habitants ».

Pour répondre aux « réels besoins » de transport des habitants, la FNAUT souhaiterait plutôt que « les 3 milliards d’euros de la ligne 17 soient utilisés pour financer d’autres projets moins coûteux et d’une meilleure utilité : bus en sites propres, extension du tramway T11 avec une desserte d’Argenteuil, gare Saint-Denis-Pleyel pour la ligne H ». La SGP précise qu’elle dispose justement d’un budget dédié à la modernisation des lignes actuelles. « Alors à quoi bon demander une réutilisation des crédits de la ligne 17 ? », s’interroge-t-elle ? Une façon de dire que la FNAUT ne connaît rien au dossier.

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