Le constructeur français Renault a dévoilé sa feuille de route pour affronter la révolution du secteur automobile.
Les chiffres de ventes pour 2020 sont en dessous du niveau du marché, avec une chute de 21,3 % au niveau mondial « principalement due à sa forte exposition dans les pays ayant subi un confinement strict ». La crise a durement frappé le groupe, déjà en difficulté. La firme au Losange a annoncé fin mai un plan d’économies de plus de 2 milliards d’euros sur trois ans, prévoyant quelques 15 000 suppressions de postes dans le monde, dont 4 600 en France.
Après un mariage raté avec Fiat-Chrysler, qui a finalement choisi Peugeot-Citroën, Renault sort également du scandale provoqué par l’arrestation et l’évasion au Japon de son ex-directeur général Carlos Ghosn, accusé de malversations financières.
Le scandale a fait tanguer l’alliance de Renault avec Nissan et Mitsubishi. Les alliés tentent depuis de se relancer et prévoient de développer et produire en commun près de 50 % de leurs modèles à horizon 2025.
Outre l’alliance et la chasse aux coûts, le nouveau directeur général Luca De Meo, arrivé en juillet, va privilégier « la profitabilité aux volumes », c’est-à-dire vendre moins de voitures mais les vendre plus cher. Une volte-face stratégique, qui fait passer Renault du modèle de Carlos Ghosn à celui de Carlos Tavares chez PSA.
Une restructuration des activités
Le groupe est désormais structuré autour de quatre marques : le navire amiral Renault « La nouvelle vague », les Dacia à petit prix, les sportives Alpine et la nouvelle marque de mobilité Mobilize.
Pionnier dans l’électrique avec la ZOE, le groupe a multiplié les annonces ces derniers mois avec une Twingo électrique, une Dacia à batterie qui veut se positionner comme l’offre électrique la moins chère du marché et une nouvelle Mégane électrique, basée sur une plateforme développée avec Nissan. Le groupe se veut leader dans l’électrification d’ici 2025 ainsi que dans l’économie circulaire en développant des services dédiés aux véhicules électriques et à l’énergie. Il dope également son offre de véhicules hybrides et hybrides rechargeables.
Par ailleurs, avec Mobilize, le groupe veut se positionner dans le nouveau monde de la mobilité. Il souhaite adapter 4 véhicules au marché, deux pour l’autopartage, un pour le service avec chauffeur, et un pour le dernier kilomètre.
Le groupe se fixe enfin de nouveaux objectifs financiers : 3 % de marge opérationnelle d’ici 2023 et 5 % au moins d’ici 2025.