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Taxis volants : une trentaine d’acteurs pour faire décoller une filière française

par Sébastien Fournier
Temps de lecture : 3 minutes

La perspective d’un taxi volant dans le ciel de la région parisienne à l’horizon 2030 prend forme : une trentaine d’acteurs ont été sélectionnés pour participer à une filière de mobilité aérienne urbaine avec de premiers essais prévus dès cet été.

L’entreprise allemande Volocopter « sera le premier acteur industriel à tester son véhicule VoloCity » à partir de juin, ont indiqué lors d’une conférence de presse Choose Paris Region, l’agence de promotion et d’attractivité internationale de la région Ile-de-France, l’opérateur de transport urbain RATP et le gestionnaire des aéroports parisiens Groupe ADP.

Des opérations de stationnement, de décollage et d’atterrissage seront réalisées en environnement aéronautique réel dans une zone réservée de l’aéroport de Pontoise (Val-d’Oise).

En tout, 150 candidats de 25 pays ont répondu à un appel à manifestation d’intérêt lancé à l’automne et articulé autour du véhicule, de l’infrastructure, des opérations, de l’intégration dans l’espace aérien et de l’acceptabilité par les riverains.

« S’il y a autant d’intérêt autour du VTOL (véhicule à décollage et atterrissage verticaux) ce n’est pas uniquement parce que ça fait rêver, c’est parce qu’il y a des qualités intrinsèques au projet qui expliquent cette mobilisation mais également la concurrence internationale pour pouvoir être une des zones du monde dans laquelle cette filière se structurera », a expliqué le directeur général exécutif du Groupe ADP, Edward Arkwright, au cours d’une conférence de presse.

Outre Volocopter, qui présente la solution la plus mature selon les partenaires, ont été sélectionnés dans la catégorie « véhicule » (constructeurs et équipementiers): Ascendance Flight Technologies, le constructeur français du VTOL hybride Atea pour passagers, Ehang, le constructeur de VTOL électrique chinois pour passagers, H3 Dynamics, le développeur singapourien de systèmes VTOL à hydrogène, le Slovène Pipistrel, constructeur d’avions électriques et de VTOL logistiques, Vertical Aerospace (Royaume-Uni) pour son eVTOL VA-1X de transport de passagers, l’Américain Zipline, constructeur et opérateur de drones logistiques, Airbus et Safran Electronics & Defense.

Un mode de transport complémentaire

Les essais réalisés à partir de juin seront la première étape du développement d’une filière de mobilité aérienne avec pour objectif de pouvoir proposer en 2030 une offre commerciale, et auparavant des démonstrations à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024.

VoloCity, entièrement électrique, est équipé de 18 moteurs et neuf batteries. Il peut transporter deux personnes dont un pilote. Il vole à 110 km/h, à une altitude de 400 à 500 mètres et avec une autonomie de 35 km.

Un premier prototype de Volocopter avait effectué un vol d’essai sur le front de mer de Singapour en octobre 2019.

« La question de l’autonomie est clé pour avoir une rentabilité économique », a commenté Marie-Claude Dupuis, directrice stratégie, innovation et développement du groupe RATP, précisant que dans tous les cas de figure il y aura toujours un pilotage, que ce soit à bord ou déporté du sol.

« Il n’y a pas photo. Le RER A c’est 1,4 million de voyageurs pas jour et dans notre perspective d’offre en 2030 on sera plutôt sur quelques milliers de personnes par jour », selon elle : « l’idée ce n’est pas d’opposer les modes mais de les compléter ».

Il s’agira aussi, selon les partenaires, de trouver le bon tarif pour répondre à des besoins de parcourir rapidement des distances de 30 km comme par exemple entre l’aéroport et le centre de Paris ou entre pôle d’affaires de la région ou encore de transporter des urgences sanitaires, des colis précieux, des réponses urgentes à des appels d’offres…

« Le bon prix sera celui qui répond à une demande pour laquelle le temps a une valeur », résume Marie-Claude Dupuis.

Selon une étude du cabinet de conseil Oliver Wyman publiée en novembre 2019, le futur marché des taxis volants pourrait représenter plus de 35 milliards de dollars en 2035 et concernerait 60 à 90 villes dans le monde, et surtout les mégapoles congestionnées d’Asie et d’Amérique.

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