Discrets depuis le début de la crise des Gilets jaunes, les maires de grandes villes et présidents de métropoles, regroupés au sein de l’association France urbaine, veulent entrer, à leur tour, dans le grand débat national. C’est le message qu’ils ont passé lors de la présentation de leurs vœux, ce mercredi 23 janvier. On les attendait avec impatience sur ce sujet tant les territoires qu’ils représentent font aujourd’hui l’objet de toutes les critiques, celles de capter toutes les richesses et de ne rien partager.
Sans grande surprise, le représentant de leur association, Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de la métropole, a indiqué que les élus urbains allaient participer activement aux débats. Ils seront des « facilitateurs » voire même des « contributeurs », a-t-il précisé. Mais le président de France urbaine a surtout profité de l’occasion pour tenter de rétablir quelques vérités. « Attention à ne pas tomber dans le manichéisme territorial », a-t-il prévenu. « Il n’ y a pas d’un côté les métropoles et les grandes villes, gagnantes absolues de la mondialisation, où il n’y a aucun problème, et de l’autre, un monde rural avec ses souffrances », a-t-il précisé. Redoutant que les débats à venir « exacerbent cet antagonisme », Jean-Luc Moudenc a longuement insisté sur les difficultés que rencontrent les métropoles comme la pauvreté, le mal-logement ou les congestions. Une manière de dire que leurs problématiques sont tout aussi légitimes que celles du monde rural. Mais également une façon de dépassionner le débat.
Un aveu d’echec
Par ailleurs, reconnaissant que les coopérations territoriales ne sont pas toujours au point, il a appelé à de nouvelles formes de collaboration entre l’urbain, le péri-urbain et le rural. « On n’a pas encore assez travaillé là-dessus », a-t-il admis. Un constat qui sonne comme un aveu d’échec puisqu’en 2016, France urbaine annonçait déjà vouloir « multiplier les synergies et coopérations entre ces territoires » à travers le concept d’alliance des territoires… Pour finir, les élus urbains ont souhaité que le grand débat « débouche sur une nouvelle étape de décentralisation ». Fidèles à leurs principes, ils veulent davantage d’autonomie et assumer pleinement leurs responsabilités.
Jean-Luc Moudenc a promis une contribution en mars prochain. Espérons que celle-ci présente des solutions concrètes notamment en matière de coopération. Il y a urgence à agir pour la cohésion nationale.