Respire, un collectif de citoyens pour l’amélioration de la qualité de l’air et la défense des victimes de la pollution, vient de mesurer les niveaux de pollution dans le métro parisien. L’association avait déjà publié, fin 2019, une étude relevant des niveaux 10 fois plus élevés qu’en surface, bien loin des résultats communiqués par la RATP qui surveille quotidiennement la qualité de l’air sur le réseau.
Entre le 24 septembre et le 2 décembre 2020, le collectif et le syndicat autonome de la RATP (SAT-RATP) ont demandé à Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au LPC2E-CNRS à Orléans, de prendre des mesures avec un appareil qu’il a développé et qui sert à détecter les particules fines (PM), notamment dans les stations mises sous surveillance par la RATP : Franklin D. Roosevelt Ligne 1, Châtelet Ligne 4 et Auber RER A.
Des niveaux de pollution supérieurs à ceux fournis par l’opérateur
Si les données enregistrées à la station Franklin D. Roosevelt correspondent à celles communiquées par la RATP, les niveaux relevés dans les deux autres stations sont bien au-dessus. Dans certaines situations, les taux de PM vont jusque 500 μg/m3 (soit dix fois le seuil d’un pic de pollution en extérieur) sur des durées courtes mais qui représentent une exposition majeure pour les usagers sur les quais. A titre de comparaison, les valeurs actuellement relevées par la RATP à la station Châtelet ne dépassent pas les 150 μg/m3.
« La situation est préoccupante », s’inquiète l’association. Selon elle, le dispositif de surveillance de la RATP se base sur des « capteurs mal entretenus et peu performants, (qui) ne donnent pas une image réaliste de la situation de la pollution dans les stations ».
L’association demande qu’un « véritable système de surveillance de la qualité de l’air soit mis en place et que ses données soient accessibles publiquement en permanence ».
« Mesurer la gravité du problème est la première étape pour pouvoir le résoudre », relève Olivier Blond, directeur de Respire.