Le gouvernement envisage de supprimer le plan vélo que l’ancienne Première ministre, Élisabeth Borne, avait engagé en 2023. Les élus locaux et les professionnels du secteur protestent contre cette décision.
Par Sébastien Fournier
L’abandon du plan vélo annoncé par le gouvernement n’en finit pas de provoquer la colère des élus locaux et des professionnels du secteur. Après l’association Vélo et Territoires et le Club des villes et territoires cyclables et marchables, c’est au tour de la Fédération française de cyclotourisme de réagir « sur cette grave erreur pour l’avenir ».
Présenté en 2023 par l’ancienne Première ministre dans la continuité de qui avait déjà acté, le plan vélo avait pour ambition de favoriser la pratique du vélo et d’améliorer les infrastructures d’ici la fin du quinquennat avec à la clé une enveloppe de 2 milliards d’euros. Dans son projet de loi de finances 2025, le gouvernement a finalement décidé de l’abandonner pour réduire les dépenses de l’État dans un contexte de déficit accru.
La Fédération française du cyclotourisme considère que ce choix aura des répercussions profondes sur les politiques de mobilité durable. Selon elle, ce sont 400 projets cyclables qui seront abandonnés. « L’annulation du Plan vélo est une décision contraire aux enjeux climatiques », précise-t-elle dans un communiqué. La fédération s’insurge également contre la réduction envisagée du budget de la sécurité routière. « Cette décision intervient alors que l’accidentologie des usagers vulnérables est alarmante », poursuit-elle.
Des projets abandonnés
De nombreux élus locaux ont adressé un courrier au gouvernement pour exprimer leur inquiétude face à cette décision mais aussi pour dénoncer les coupes budgétaires précédemment opérées dans le Fonds mobilités actives. « Les projets d’aménagements comme des pistes cyclables, préparés et déposés par plus de 400 territoires, risquent ainsi de rester lettre morte », ont-ils écrit.
De leur côté, les professionnels de la sécurité routière partagent un sentiment de désarroi face à ces réductions budgétaires. Experts en sécurité routière, associations et entreprises de sensibilisation au risque routier soulignent que diminuer le budget alloué à la sécurité routière pourrait avoir des conséquences dramatiques. Selon eux, des campagnes de prévention efficaces et des formations dédiées à la sécurité sont vitales tout autant que l’entretien et la conception des infrastructures pour réduire le nombre d’accidents de la route, qui reste un enjeu majeur de santé publique en France. En effet, chaque année, des milliers de vies sont perdues sur les routes françaises, et des efforts pour sensibiliser le public, notamment les jeunes conducteurs, sont cruciaux.
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