Accueil Savoir-Faire MétropolitainsMobilité Brest se met à l’Open payment 

Brest se met à l’Open payment 

par Sébastien Fournier
Temps de lecture : 3 minutes

Brest est la deuxième métropole française, après Dijon, à mettre en œuvre l’Open payment dans les transports en commun. Ce système permet de payer et valider son trajet avec une carte bancaire, sans émettre de billet.

Par Yoanna Sallese 

A Brest, les transports en commun se réinventent façon 2.0. Depuis septembre 2020, plus besoin de monnaie pour acheter à bord son ticket de bus ou de tramway. Après Dijon en 2018, la métropole bretonne s’est mise à l’Open payment : une solution digitale qui permet aux usagers d’acheter et de valider un titre de transport avec sa carte bancaire, sans billet en contrepartie. « L’objectif est de faciliter l’accès des transports en commun aux Brestois et aux habitants des autres collectivités », explique Yohann Nédélec, vice-président de la métropole en charge des mobilités. « Une métropole doit savoir s’adapter à la société et cela passe en partie par l’évolution numérique. » Avec un même ticket virtuel, l’usager peut circuler dans les bus, le tramway ou le téléphérique, et effectuer ses correspondances. « Le prix reste inchangé, soit 1,6 euro pour une heure de trajet », précise l’élu qui se félicite de ce système « dans l’air du temps ».

Une demande des usagers

La mise en place de ce service s’est faite avec le changement de délégataire de service public. RATPDev a pris, en septembre 2019, la suite de Keolis, dont le contrat arrivait à échéance. « Nous avons reçu un cahier des charges axé sur la dématérialisation, ce qui est notre spécialité », souligne Géraldine Talec, directrice marketing du réseau de transports Bibus chez RATPDev. Dès son arrivée, le nouveau délégataire recevait chaque semaine une quarantaine de sollicitations des usagers en ce sens : « On nous demandait un service plus fluide et surtout un autre moyen de prendre ses tickets, ajoute Géraldine Talec. L’Open payment était la solution. » Depuis la rentrée, toute la flotte des transports de la métropole est équipée de bornes de validation pour l’Open payment, soit 105 bus, 20 tramways et le téléphérique, pour un coût total de 400 000 euros, à la charge de RATPDev. Mais l’opérateur économisera le coût d’émission des billets, même si ce gain n’est pas encore évalué. « Cette solution dématérialisée est aussi plus écologique. Elle convient à tout le monde », se félicite Yohann Nédélec.

Open payment et mesures sanitaires

Si le projet a été pensé en amont indépendamment de la pandémie, la crise sanitaire a conforté la métropole dans ses choix : l’Open payment limite les contacts entre usagers et conducteurs. « Pendant le premier confinement, beaucoup de réseaux de transport se sont retrouvés sans solutions car la vente de tickets à bord était suspendue pour protéger les conducteurs », note Géraldine Talec.

L’usager peut acheter jusqu’à six tickets dématérialisés en même temps (pour un groupe ou une famille). Le dispositif d’Open payment fonctionne avec toutes les cartes de paiement sans contact.

D’ailleurs, au cours de cette période, alors que le nouveau système de paiement n’était pas encore finalisé, RATPDev a recouru à l’application tixiPass, qui permet une vente de titres de transport dématérialisés, le temps de mettre au point la nouvelle technologie sur le réseau Bibus. Depuis son lancement, la nouvelle offre de paiement fait des adeptes : « De 1 000 validations la première semaine, le chiffre a doublé la deuxième, poursuit Yohann Nédélec. Un mois et demi après, on est passé à plus de 3 500. »

D’autres changements pour améliorer le réseau

Malgré la situation sanitaire, la Métropole a décidé de renforcer son offre de mobilité. « Nous proposons de nouveaux trajets de bus avec un maillage plus important entre les communes, explique la directrice marketing. Et pour accompagner les nouveaux pôles d’emploi et les nouveaux quartiers, certaines lignes seront plus directes vers le centre-ville de Brest. » À ceci s’ajoute un service de bus de nuit sur l’ensemble du territoire métropolitain mais aussi la possibilité pour les personnes en situation de handicap de commander une voiture adaptée pour se déplacer, au même tarif qu’un ticket classique. « Avec tous ces changements, nous souhaitons améliorer le confort des usagers et leur proposer une alternative à la voiture », conclut Yohann Nédélec.

Articles Liés