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Accueil des réfugiés afghans : discorde dans les grandes villes

par Sébastien Fournier
Collecte vestimentaire à Lille
Temps de lecture : 2 minutes

Depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, la question de l’accueil des réfugiés qui fuient leur pays divise les maires de grandes villes. Plusieurs d’entre eux leur ouvrent les bras, tandis que d’autres, au contraire, ferment la porte. Le sujet devrait être abordé le 31 août lors du bureau de France urbaine, l’association qui les représente.

Par Sébastien Fournier

Ils n’ont pas hésité une seconde. Plusieurs élus de grandes villes, dirigées par une majorité de gauche, ont pris position juste après l’intervention du président de la République, Emmanuel Macron, le 16 août, sur la situation en Afghanistan. Ils se sont engagés à accueillir des réfugiés dans leurs villes, exprimant leur solidarité, à l’instar du maire PS de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi, dont sa ville devrait être « au rendez-vous » pour aider « celles et ceux qui sont menacés dans leur liberté. » « La France doit être à la hauteur de ses engagements internationaux et de ses valeurs, notamment en ce qui concerne le droit d’asile », a twitté de son côté la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland.

De premiers réfugiés arrivent à Lille

Le 19 août, la ville de Lille, dirigée par la socialiste Martine Aubry, a accueilli les premières familles afghanes. Très vite, un appel aux dons a été organisé auprès de la population afin de leur venir en aide. Celle de Strasbourg, passée aux mains des écologistes en 2020, en recevra à partir du jeudi 26 août. Ils seront logés dans un hôtel de la ville qui a a été réquisitionné pour un mois.

Le camp des « engagés », ne compte pas que des villes de gauche. A droite, les maires de Reims ou de Saint-Etienne souhaitent aussi prendre leur part. « Il en est de notre devoir humain, il en est de ma responsabilité d’homme politique », a déclaré le maire stéphanois LR Gaël Perdriau.

Pas de réfugiés à Nice

Une opinion qui tranche avec celle de Christian Estrosi, le maire ex-LR de Nice. « Non, je ne veux pas recevoir de réfugiés chez nous, c’est clair. Notre ville a été victime ces dernières années du terrorisme de manière considérable, mettons en place une politique migratoire avec des quotas », a déclaré l’édile lors d’une interview. Sa position a fait bondir Gaël Perdriau qui parle d’amalgame « malheureux » entre réfugiés et terroristes. « Je trouve que c’est maladroit pour ne pas dire plus », a-t-il déploré à l’AFP.

La position de Jean-Luc Moudenc, maire LR de Toulouse, vient à contre-courant de celle qu’il avait prise en 2015 lors de la crise syrienne.

A Toulouse, le maire LR Jean-Luc Moudenc n’est pas demandeur selon nos confrères Actu Toulouse. L’élu s’étonne que des maires s’engagent alors que les politiques migratoires relèvent des pouvoirs de l’Etat. Selon lui, ils ne sont pas légitimes sur ce débat. Cette position vient à contre-courant de celle qu’il avait prise en 2015 lors de la crise syrienne. A la tête alors de l’Association des maires de grandes villes de France, ancêtre de France urbaine, il avait déclaré que les villes membres du collectif prendrait leur « juste part » dans l’accueil des réfugiés. A l’époque, le président de la République, François Hollande s’était engagé à en accueillir 24 000 sur le sol français.

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