Aux yeux des Français, le maire reste sans conteste l’élu local de référence selon une nouvelle étude réalisée par OpinionWay pour l’UNCCAS et Public Sénat. À moins de six mois du scrutin, les Français semblent toujours ouverts à d’éventuels changements dans la politique municipale.
Par les rédactions d’Objectif métropoles de France et de Public Sénat
Une nouvelle étude, réalisée sur un échantillon de 1 006 personnes par OpinionWay pour l’UNCCAS et Public Sénat, « Les Français, leur maire et les élections municipales de 2020 », révèle que la proximité du maire avec ses administrés reste un élément déterminant pour les Français.
En cette période de rentrée, 78 % des Français estiment que le maire est l’élu qui comprend le mieux leurs préoccupations au quotidien, soit une hausse de 10 points depuis juin dernier. Les Français ont certainement encore en tête certains évènements marquants des derniers mois, mettant au cœur de l’actualité leurs élus, tels que la mort du maire de Signes, renversé par un fourgon qui déposait illégalement des gravats, ou encore la vague d’arrêtés municipaux anti-pesticides.
Le maire, un gestionnaire chargé d’une mission
Ce sentiment de proximité explique la vision que les Français ont des élus territoriaux. Au niveau local, l’élu est avant tout perçu comme investi d’une mission (62 %) alors que 21 % des interviewés considèrent qu’il s’agit d’une charge et 14 % d’un métier. A l’inverse, la professionnalisation de la fonction d’élu au niveau national est pour sa part sensiblement soulignée : 50 % des personnes interrogées estiment qu’il s’agit d’une mission, certes, mais 34 % y voient en premier lieu un métier.
Moins politicien ou tribun que dévoué à ses administrés, le maire est d’ailleurs principalement considéré comme un gestionnaire par près de deux tiers des Français (63 %). Loin du visionnaire (25 %) ou du leader d’opinion (9 %), le grand public juge avant tout le maire, en tant qu’élu de proximité, comme responsable du bon fonctionnement de leur commune.
En raison de cette proximité, le maire se retrouve alors plus directement confronté à des situations compliquées : 82 % des Français considèrent qu’il subit davantage le mécontentement des citoyens que les élus nationaux et 66 % estiment qu’il n’est pas suffisamment respecté par les citoyens. Les interviewés, témoins au quotidien de l’action de leur maire, éprouvent du respect pour cette fonction ; 79 % d’entre eux jugent que les personnes qui manquent de respect aux maires manquent de respect à la République.
Par ailleurs, à l’approche des élections municipales de 2020, les Français semblent rester ouverts à ce qui pourrait se passer dans les prochains mois. À moins de six mois du scrutin, l’indice de participation aux élections municipales de mars 2020 est de 48 %. Cet indice, faible en comparaison de la participation aux dernières élections municipales de 2014 (63,6%), devrait progresser au cours de la campagne.
La fiscalité locale, principale préoccupation
Lorsqu’on leur demande d’identifier les sujets qui compteront le plus à leurs yeux au moment de voter, les Français placent en priorité trois thématiques que l’on retrouve généralement en tête de leurs préoccupations pour des enjeux locaux : le poids de la fiscalité locale et les impôts (85 %), la sécurité (82 %) et la santé (80 %, 85 % parmi les seniors de 65 ans et plus).
La fiscalité est un enjeu majeur au niveau municipal, notamment lorsqu’il s’agit de mettre en place de la gratuité dans certains services publics : 80 % des Français y sont favorables (dont 40% tout à fait favorables). Pour autant, cette gratuité ne doit pas à leurs yeux signifier une augmentation de la fiscalité locale (citée par seulement 9 % des Français), mais devrait plutôt être financée grâce à un soutien de l’État (36 %) ou encore par un budget trouvé dans d’autres domaines d’actions (34 %, 53 % parmi les sympathisants de LREM).
L’environnement, enjeu de plus en plus prégnant au niveau national voire européen, se place en quatrième position (79 %) des sujets qui compteront au moment de voter pour les prochaines élections municipales. Les jeunes de moins de 25 ans le placent en troisième position (67 %), après la sécurité (75 %) et la fiscalité (70 %).