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Bordeaux Euratlantique étend son attractivité aux territoires en difficulté

par Sébastien Fournier
Temps de lecture : 3 minutes

Rapprochées par l’arrivée de la LGV en juillet 2017, Bordeaux et Angoulême ont lancé une opération d’aménagement conjointe sur leurs quartiers de gare respectifs. Une démarche innovante récompensée en novembre dernier par le prix Territoria d’or.

Par Marine Coelho

« Si notre rayonnement s’arrête aux portes de la Métropole, cela pose problème en termes de cohésion du territoire », s’inquiète Stephan de Faÿ, directeur général de l’Éta­blissement public d’aménagement (EPA) Bordeaux Euratlantique. Pour y remédier, il a signé en 2018 un accord de coopération bilatéral avec la ville d’Angoulême pour la consultation conjointe d’opérateurs en vue d’aménager des îlots urbains. Cette initia­tive est partie d’un échange entre l’EPA et l’Établissement public foncier (EPF) de Nouvelle­-Aquitaine, liés par une conven­tion sur le périmètre de l’Opération d’inté­rêt national (OIN) Bordeaux Euratlantique.

« L’EPF trouvait que, sur certains territoires, le niveau de qualité et d‘innovation était faible par rapport à ce qui se faisait dans le cœur des métropoles », se rappelle Stephan de Faÿ. De son côté, l’EPA voulait tisser des liens avec des agglomérations voisines. Le choix s’est alors porté sur Angoulême, ville de 42 000 habitants, liée à Bordeaux Métropole par un accord de coopération bilatérale depuis 2016.

UNE SOLUTION PRAGMATIQUE

Le choix s’est porté
 sur Angoulême, liée à Bordeaux Métropole par un accord de coopération bilatérale depuis 2016.

Les deux entités, Bordeaux Euratlantique et l’EPF, décident alors de lancer une consul­tation conjointe d’opérateurs pour aména­ger un îlot sur le secteur Armagnac au sein de l’OIN à Bordeaux et l’îlot du Port à Angoulême, près de la gare LGV. S’il n’y a pas de cadre réglementaire à proprement parler, les deux partenaires ont travaillé sur un cahier des charges pointu. « C’est la même méthodologie que pour un appel à manifestation d’intérêt, explique Stephan de Faÿ, on fixe un niveau d’exigence – la construction bois, en l’occurrence –, on demande à l’opérateur de fixer deux axes d’innovation et d’atteindre un niveau de certification environnementale supérieur à ce qui se fait habituellement. » Il s’agit d’avoir la même ambition pour les deux territoires et des réalisations qui se feront écho. Une démarche qui peut permettre d’attirer des opérateurs immobiliers sur le marché moins prisé d’Angoulême.

BORDEAUX LAISSE LES CLÉS À ANGOULÊME

Après le lancement de la consultation en mars et une première sélection en juillet, trois candidats ont été retenus et auditionnés en septembre dernier. Il reste deux promoteurs en lice et le choix final sera déterminé au premier trimestre 2019 par le maire d’Angoulême. « Avec Alain Juppé, nous lui laissons les clés, estime Stephan de Faÿ, c’est lui qui va choisir le projet pour Bordeaux. » Pour la suite des opérations, chaque établissement reprendra la main sur son périmètre. Mais, afin d’être certains que l’opérateur ne risque pas de se dédire sur l’un des territoires, « il y a une pénalité dissuasive en cas d’abandon », prévient le directeur général. Stephan de Faÿ concède qu’il a vu passer moins de dossiers pour cette démarche que pour d’autres aména­gements au sein de l’OIN : « À Angoulême, économiquement, c’est compliqué, car les coûts de construction sont plus élevés que le foncier mais nous avons tout de même choisi de ne pas baisser le prix du foncier à Bordeaux. »

Si l’EPA envisage déjà de dupliquer cette démarche à d’autres territoires comme Marmande, Périgueux, Langon ou au sein de communes qui bénéficient du pro­gramme « Action cœur de ville », rien n’est encore arrêté. « On veut pouvoir prendre du recul et évaluer la démarche », souligne le directeur général. Pour l’EPF, ce nouvel outil permettrait aux villes moyennes situées à proximité de métropoles d’être as­sociées à leur développement, dans une lo­gique d’attractivité complémentaire.

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